tag:blogger.com,1999:blog-73491602586148361002024-03-13T19:39:19.391+01:00Carnets nusBlog de comptoir de Joseph GyntAnonymoushttp://www.blogger.com/profile/10787528405338444528noreply@blogger.comBlogger69125tag:blogger.com,1999:blog-7349160258614836100.post-80691143805100708122016-02-26T14:17:00.000+01:002016-02-26T14:17:04.351+01:00Contre révolutions<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://1.bp.blogspot.com/-cn8E2ziY2Ps/VZpyI3VKGXI/AAAAAAAAAHE/rpqZfp89068/s1600/Lucs2.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="http://1.bp.blogspot.com/-cn8E2ziY2Ps/VZpyI3VKGXI/AAAAAAAAAHE/rpqZfp89068/s1600/Lucs2.jpg" /></a></div>
<div class="excerpt" data-mce-style="text-align: justify;" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 15px; line-height: 23.25px; text-align: justify;">
<span class="run-in" style="letter-spacing: 0.1em; text-transform: uppercase;"><br /></span></div>
<div class="excerpt" data-mce-style="text-align: justify;" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 15px; line-height: 23.25px; text-align: justify;">
<span class="run-in" style="letter-spacing: 0.1em; text-transform: uppercase;">NOUS NOUS APPRÊTONS À NE PAS COMMÉMORER UN TRISTE ANNIVERSAIRE.</span> Le genre de date que l'on préfère oublier. Ces sombres événements que l’on dilue dans l’éclatante beauté des grandes causes...</div>
<div class="excerpt" data-mce-style="text-align: justify;" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 15px; line-height: 23.25px; text-align: justify;">
<br /></div>
<div data-mce-style="text-align: justify;" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 15px; line-height: 23.25px; text-align: justify;">
C’était il y a 220 ans. Un 28 février. Aux Lucs-sur-Boulogne, petits villages de la Vendée militaire désignés pour subir les représailles des troupes républicaines. Dans les maisons, des vieillards, des femmes et des enfants. Il fallait économiser les cartouches. Alors, on massacra à la baïonnette. Il fallait aussi économiser les efforts. Alors, on enferma les survivants dans la chapelle Notre-Dame. Et on y mit le feu. Au total, 564 victimes dont une centaine avaient moins de sept ans. Aucune capture à se reprocher. Un soldat écrira, après la tuerie : <em>« aujourd'hui, journée fatigante mais fructueuse. Pas de résistance. Nous avons pu décalotter à peu de frais toute une nichée de calotins. Nos colonnes ont progressé normalement »</em>. Infernales colonnes.</div>
<div data-mce-style="text-align: justify;" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 15px; line-height: 23.25px; text-align: justify;">
<br /></div>
<h1 data-mce-style="text-align: justify;" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 26px; font-weight: normal; text-align: justify;">
Des Lucs à Soljenitsyne</h1>
<div>
<br /></div>
<div data-mce-style="text-align: justify;" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 15px; line-height: 23.25px; text-align: justify;">
Histoire ancienne, erreur de jeunesse, nous dit-on. Mais il n’est jamais bon de s’asseoir sur les morts d’hier. Surtout quand ils ont quelque chose à nous dire de la folie des hommes. Laquelle n’est jamais trop ancienne. <em>« C'est le rôle de chaque génération de recueillir ce que la tradition détient de sages leçons, d'énergies accordées, pour en ensemencer les réalités futures »</em>, écrivait le vendéen Jean Yole. Sans nostalgie pour l’ancien régime, ni candeur pour le nouveau, gardons en mémoire les atrocités dont sont capables les hommes, au nom des causes qu’ils croient justes. Car ce mal peut frapper encore. La pire comme la meilleure des âmes, la pire comme la meilleure des causes. Pour peu que les idées prennent le pas sur la vie, comme elles aiment tant à le faire.</div>
<div data-mce-style="text-align: justify;" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 15px; line-height: 23.25px; text-align: justify;">
<br /></div>
<div data-mce-style="text-align: justify;" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 15px; line-height: 23.25px; text-align: justify;">
En 1993, l’écrivain russe Alexandre Soljenitsyne est venu inaugurer le mémorial des Lucs-sur-Boulogne. Il souligna à cette occasion combien toutes les révolutions (de la France à la Russie soviétique), sous leurs parures romantiques, <em>« ruinent le cours naturel de la vie, annihilent les meilleurs éléments de la population en donnant libre champ aux pires »</em>. A ceux qui cultivent le fantasme de la remise à plat, Soljenitsyne répond qu’il serait <em>« bien vain d’espérer que la révolution puisse régénérer la nature humaine »</em>. Avec lui, nous voulons croire que <em>« l'effet social que nous désirons si ardemment peut être obtenu par le biais d'un développement évolutif normal, sans sauvagerie généralisée »</em>. Même en ce siècle où les nouvelles révolutions se jouent sur le terrain de la pensée, <em><strong>« il faut savoir améliorer avec patience ce que nous offre chaque aujourd'hui »</strong></em>. Coups de baïonnette dans l’eau ? Qu’importe. Il en va de la cohérence de nos actions. Car il est une chose pire que la défaite : le reniement.</div>
<div data-mce-style="text-align: right;" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 15px; line-height: 23.25px; text-align: right;">
<strong><br /></strong></div>
<div data-mce-style="text-align: right;" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 15px; line-height: 23.25px; text-align: right;">
<strong>Joseph Gynt</strong></div>
<div data-mce-style="text-align: right;" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 15px; line-height: 23.25px; text-align: right;">
<b>Publication originale : <a href="http://cahierslibres.fr/2014/02/edito-revolutions/" target="_blank">Cahiers libres</a>, 18 février 2014.</b></div>
Anonymoushttp://www.blogger.com/profile/10787528405338444528noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7349160258614836100.post-10385416564459018522015-11-01T18:00:00.000+01:002015-11-04T11:03:56.821+01:00Mort et dignité : le combat fallacieux de l’ADMD<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://2.bp.blogspot.com/-kz8TibmUu6k/VZVVeHAlBJI/AAAAAAAAAFc/CVUbEyNwcP8/s1600/Abraham-pleurant-Sarah.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="http://2.bp.blogspot.com/-kz8TibmUu6k/VZVVeHAlBJI/AAAAAAAAAFc/CVUbEyNwcP8/s320/Abraham-pleurant-Sarah.jpg" width="252" /></a></div>
<br />
<blockquote style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; font-style: italic;">
<em>"En ce temps-là, la vieillesse était une dignité ; aujourd'hui, elle est une charge." (Chateaubriand)</em></blockquote>
<div class="excerpt" data-mce-style="text-align: justify;" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; line-height: 23.25px; text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="excerpt" data-mce-style="text-align: justify;" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; line-height: 23.25px; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;">Depuis mille ans, le 2 novembre est le jour des morts. </span>Désormais, il est aussi la « journée mondiale pour le droit de mourir dans la dignité ». L’ADMD, association éponyme, poursuit sa campagne de communication pro-euthanasie en organisant une centaine de manifestations dans toute la France.</div>
<div class="excerpt" data-mce-style="text-align: justify;" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; line-height: 23.25px; text-align: justify;">
<br /></div>
<div data-mce-style="text-align: justify;" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; line-height: 23.25px; text-align: justify;">
Moi aussi, petit catho amoureux de cette chienne de vie, je revendique un droit à mourir dans la dignité. Tard et sans souffrir, si possible. Et si cette coupe m’est destinée, qu’il me soit donné la force de la boire avec orgueil, jusqu’à la lie. Tout en craignant plus la douleur que la mort, je refuse de faire de mon état physique ou mental l’étalon de ma dignité, ou de mon indignité à vivre. Question de fierté. De liberté, aussi.</div>
<div data-mce-style="text-align: justify;" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; line-height: 23.25px; text-align: justify;">
<br /></div>
<div data-mce-style="text-align: justify;" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; line-height: 23.25px; text-align: justify;">
<strong>« Comment peut-on se dire libre et maître de son destin si l’on ne peut éviter la déchéance ? »</strong>, se demande l’écrivain Michel Lee Landa, dans le <a data-mce-href="http://www.admd.net/les-objectifs/le-texte-fondateur.html" href="http://www.admd.net/les-objectifs/le-texte-fondateur.html" target="_blank">texte fondateur</a> de l’ADMD. Remarque pertinente, qui fausse pourtant le raisonnement dès le départ. Car après tout, peut-on davantage se dire libre et maître de son destin sans avoir choisi de naître ? Me dire<em> le capitaine de mon âme</em> n’a eu aucune incidence sur ma croissance ni sur le creusement de mes premières rides. Sans encore parler de foi, je peux reconnaitre que ma déchéance, comme mon avènement, relèvent du mystère. Or je ne peux être maître que de la part qu’il m’est donné de maîtriser.<br />
<br />
<a name='more'></a><strong style="letter-spacing: 0.05em;"><span style="font-size: large;">Pas de mystère, que de la chair</span></strong></div>
<div data-mce-style="text-align: justify;" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; line-height: 23.25px; text-align: justify;">
Nous devions parler de la fin de vie et des souffrances inhérentes, et nous voilà causant de liberté. La technique est rodée et nous fait oublier le point de crispation véritable, le fondement même de notre opposition à l’euthanasie et le vrai champ du débat : la notion de dignité.<br />
<br /></div>
<div data-mce-style="text-align: justify;" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; line-height: 23.25px; text-align: justify;">
<strong>La dignité peut se définir comme le respect naturellement mérité par l’homme.</strong> Cette idée que « quelque chose est dû à l’être humain du fait qu’il est humain », pour reprendre le philosophe Paul Ricoeur. C’est, de fait, le fil rouge et la cohérence des combats en faveur des plus faibles, de l’esclave au miséreux, de l’embryon à l’impotent. Une vision « judéo-chrétienne » rejetée par l’ADMD, pour qui la dignité se rattache directement à l’autonomie de la volonté : je suis digne tant que je le veux/peux. Pas de mystère, que de la chair. Pas de sacré, que de la mécanique. Et quand la mécanique flanche, que reste-t-il ? Une carcasse encombrante : « qui peut dire que Vincent Humbert avait une vie digne alors qu’après un accident de la route, il était devenu tétraplégique, aveugle et muet ? », interroge un récent <a data-mce-href="https://twitter.com/ADMDFRANCE/status/352392401849028608" href="https://twitter.com/ADMDFRANCE/status/352392401849028608" target="_blank">tweet</a> de l’association… Dès lors, une logique subtile et désastreuse s’enclenche. Dans le débat sur l’euthanasie, il n’est désormais plus question de la prise en compte de « l’humiliation, l’avilissement et l’attente passive de la mort », contrairement à ce qui est affirmé (1), mais du degré de dignité de celui sur qui pèse ce joug.</div>
<div data-mce-style="text-align: justify;" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; line-height: 23.25px; text-align: justify;">
<br /></div>
<div data-mce-style="text-align: justify;" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; line-height: 23.25px; text-align: justify;">
Il suffit de poursuivre la lecture du texte fondateur de l’ADMD, pour voir combien le ver de la pitié fallacieuse à rongé le fruit de la compassion :</div>
<div data-mce-style="text-align: justify;" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; line-height: 23.25px; text-align: justify;">
<br /></div>
<div data-mce-style="text-align: justify;" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; line-height: 23.25px; text-align: justify;">
<em>« Je ne me permettrai jamais de devenir geignard, pusillanime et capricieux comme l’oncle Machin qui réclame sa nourriture avec des cris perçants et bave en mangeant. Pas pour moi le destin de grand-mère sourde et aveugle, qui se parle avec des petits bruits effrayés et qui ne quittera son lit que pour sa tombe. Pas moi le radoteur, le gâteux, le grabataire, qui ne contrôle même plus ses sphincters, dégage une puanteur atroce et, dont les fesses ne sont qu’une plaie vive. Une visite à un mouroir est fortement recommandée à tous ceux qui ne veulent pas entrer dans la vieillesse à reculons. Je leur garantis une vision saisissante de notre civilisation, une insulte à leur dignité, une remise en question fondamentale comme l’est la présence de certaines maladies mentales ».</em><br />
<em><br /></em></div>
<h3 data-mce-style="text-align: justify;" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; letter-spacing: 0.05em; text-align: justify;">
<strong><span style="font-size: large;">Lourdes, Calcutta et fashion week</span></strong></h3>
<div data-mce-style="text-align: justify;" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; line-height: 23.25px; text-align: justify;">
Bien sûr, quiconque a traversé un tel endroit peut comprendre le dégoût de l’auteur. Qui, après tout, n’entre pas dans la vieillesse « à reculons » ? Mais celui qui a fait l’effort d’y rester plus de cinq minutes sait aussi qu’il y a moins d’insulte à la dignité dans le pourrissement des corps, que d’occasion de célébrer cette même dignité dans une caresse sur le front de la grand-mère effrayée. Dans chaque cuillérée portée aux lèvres de l’oncle Machin. Dans les soins les plus intimes, accordés aux plus grabataires. Car « la fin de vie reste un temps de la vie et, dans bien des cas, un temps à vivre encore » (2).</div>
<div data-mce-style="text-align: justify;" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; line-height: 23.25px; text-align: justify;">
<br /></div>
<div data-mce-style="text-align: justify;" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; line-height: 23.25px; text-align: justify;">
<strong>« Ce n’est pas la mort qui indigne, c’est l’absence d’accompagnement »</strong>, clame le Pr Bernard Debré. Ne serait-il pas de la responsabilité de la profession médicale de contredire un patient affirmant que sa vie ne vaut pas la peine d’être vécue ? Et de lui répondre alors « vous êtes aimé » ? (3) « Oui, mourir peut être laid, sale et malodorant, poursuit le médecin. Mais c’est aussi aux vivants qu’il appartient d’être dignes en faisant en sorte que la mort ne soit rien de tout cela (…). La dignité du mourant se confond alors avec celle, admirable, des hommes et des femmes qui l’accompagnent dans ses derniers instants : personnel hospitalier, famille, proches, qui consacrent affection et dévouement à rendre digne d’être vécue une vie qui s’en va » (4).<br />
<br /></div>
<div data-mce-style="text-align: justify;" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; line-height: 23.25px; text-align: justify;">
J’affirme avoir vu plus de dignité dans le sourire miraculeux d’une petite vieille désarticulée à Lourdes, que dans les défilés des plastiques sacrifiées de la fashion week. J’ai vu plus de célébration de l’homme dans les dispensaires de Port-au-Prince et de <a data-mce-href="http://josephgynt.blogspot.fr/2012/09/calcutta-ou-la-soif-de-dieu.html" href="http://josephgynt.blogspot.fr/2012/09/calcutta-ou-la-soif-de-dieu.html" target="_blank">Calcutta</a>, où l’on côtoie la mort et les membres amputés, que dans les pages de magazines exaltant la beauté de corps manufacturés. Comment expliquer cela, si la dignité essentielle de l’homme se résume à une vie sans faille ?<br />
<br /></div>
<div data-mce-style="text-align: justify;" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; line-height: 23.25px; text-align: justify;">
<strong>A vouloir limiter la grandeur de l’homme à ses capacités mécaniques ou mentales, on en vient, comme l’ADMD, à défendre la dignité dans la mort plutôt que dans la vie.</strong> Débattons de la douleur et des moyens d’y remédier. Parlons de soins palliatifs et d’accompagnement fraternel. Mais la dignité humaine, c’est-à-dire celle qui vaut « d’être soigné, entouré et respecté, aimé jusqu’au bout » (5), n’est pas et ne sera jamais négociable. Un homme libre doit pouvoir vivre et mourir dans cette dignité, si l’on conçoit qu’il est un peu plus que de la chair en mouvement.</div>
<div data-mce-style="text-align: right;" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; line-height: 23.25px; text-align: right;">
<strong>Joseph Gynt</strong></div>
<div data-mce-style="text-align: right;" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; line-height: 23.25px; text-align: right;">
<strong>Publié sur les <a href="http://cahierslibres.fr/2013/11/mort-et-dignite-le-combat-fallacieux-de-ladmd/?preview=true&preview_id=2320&preview_nonce=8e552254df" target="_blank">Cahiers libres</a> le 1er novembre 2013</strong></div>
<div data-mce-style="text-align: right;" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; line-height: 23.25px; text-align: right;">
<strong><br /></strong></div>
<div data-mce-style="text-align: justify;" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; line-height: 23.25px; text-align: justify;">
<br /></div>
<h6 data-mce-style="text-align: justify;" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; font-weight: normal; text-align: justify;">
<span style="font-size: x-small;"><i> (1) « Le droit de mourir s’accompagnera d’une modification profonde et bénéfique des mœurs et des valeurs. La perspective scandaleuse d’une fin de vie solitaire, affligée, probablement nécessiteuse qui ne débouche que sur l’humiliation, l’avilissement et l’attente passive de la mort, disparaîtra », Michel Lee Landa</i></span></h6>
<h6 data-mce-style="text-align: justify;" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; font-weight: normal; text-align: justify;">
<span style="font-size: x-small;"><i>(2) <a href="http://www.koztoujours.fr/euthanasie-la-gauche-se-renie" target="_blank">« Euthanasie : la gauche se renie »</a>, Koztoujours.</i></span></h6>
<h6 data-mce-style="text-align: justify;" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; font-weight: normal; text-align: justify;">
<span style="font-size: x-small;"><i>(3) L<span style="line-height: 23.25px;">ire à ce propos</span><span style="line-height: 23.25px;"> </span><a data-mce-href="http://terredecompassion.com/2013/07/03/leuthanasie-mythe-dune-bonne-mort/" href="http://terredecompassion.com/2013/07/03/leuthanasie-mythe-dune-bonne-mort/" style="line-height: 23.25px;" target="_blank">l’article de Terre de Compassion</a><span style="line-height: 23.25px;"> </span><span style="line-height: 23.25px;">relatant la conférence donnée à l’université catholique de New York cet été : « Briser le mythe d’une bonne mort : discussion sur l’euthanasie et la valeur de la souffrance en fin de vie »</span></i></span></h6>
<h6 data-mce-style="text-align: justify;" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; font-weight: normal; text-align: justify;">
<span style="font-size: x-small; line-height: 23.25px;">(4) « Nous t’avons tant aimé/L'euthanasie, l'impossible loi », Pr Bernard Debré, Ed. du Cherche Midi.</span></h6>
<address style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; line-height: 23.25px;">
<span style="font-size: x-small;">(5) <span style="text-align: justify;">« Je veux mourir dans la dignité », Hervé Catta. Plus d’infos sur http://culturecitoyenne.net/</span></span></address>
<address style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; line-height: 23.25px;">
<span style="text-align: justify;"><br /></span></address>
<address style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; line-height: 23.25px;">
ILLUSTRATION : Chagall, Abraham pleurant Sarah.</address>
Anonymoushttp://www.blogger.com/profile/10787528405338444528noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7349160258614836100.post-57275806564268212542015-09-28T18:00:00.000+02:002015-09-29T15:02:57.361+02:00Du rôle de l’Etat (Charles Péguy) <div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://3.bp.blogspot.com/--7FzIpCyTcA/VZp42KvVWlI/AAAAAAAAAHw/wl7iF5StSxc/s1600/P%25C3%25A9guy4.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="http://3.bp.blogspot.com/--7FzIpCyTcA/VZp42KvVWlI/AAAAAAAAAHw/wl7iF5StSxc/s1600/P%25C3%25A9guy4.jpg" /></a></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;">« Les intellectuels modernes, le parti intellectuel moderne
a infiniment le droit d’avoir une métaphysique, une philosophie, une religion,
une superstition tout aussi grossière et aussi bête qu’il est nécessaire pour
leur faire plaisir… Mais ce qui est en cause… c’est de savoir si l’État moderne
a le droit et si c’est son métier… d’adopter cette métaphysique, de se
l’assimiler, de l’imposer au monde en mettant à son service tous les énormes
moyens de la gouvernementale force.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;">Quand donc aurons-nous enfin la séparation de la
métaphysique de l’État.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;">Quand donc nos français ne demanderont-ils à l’État et
n’accepteront-ils de l’État que le gouvernement de valeurs temporelles ? Ce qui
est déjà beaucoup, et peut-être trop. »<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="text-align: right;">
<b><span style="font-size: large;">Charles Péguy,</span></b></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: right;">
<b><span style="font-size: large;">Situation faite… Part intellectuel, 1906</span></b><o:p></o:p></div>
Anonymoushttp://www.blogger.com/profile/10787528405338444528noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7349160258614836100.post-8921448293227969112015-09-21T18:00:00.000+02:002015-09-21T18:00:01.031+02:00Mystique et politique (Charles Péguy)<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://4.bp.blogspot.com/-2WxyEJ5lvmg/VZp3y-xJWYI/AAAAAAAAAHo/WKloMlkNZZ0/s1600/P%25C3%25A9guy3.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="360" src="http://4.bp.blogspot.com/-2WxyEJ5lvmg/VZp3y-xJWYI/AAAAAAAAAHo/WKloMlkNZZ0/s640/P%25C3%25A9guy3.jpg" width="640" /></a></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<i><br /></i></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<i><span style="font-size: large;">« Tout commence en mystique et finit en politique.</span> Tout
commence par la mystique, par une mystique, par sa (propre) mystique et tout
finit par de la politique. La question, importante, n’est pas, il est
important, il est intéressant que, mais l’intérêt, la question n’est pas que
telle politique l’emporte sur telle ou telle autre et de savoir qui l’emportera
de toutes les politiques. L’intérêt, la question, l’essentiel est que dans
chaque ordre, dans chaque système la mystique ne soit point dévorée par la politique
à laquelle elle a donné naissance.<o:p></o:p></i></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<i>En d’autres termes il importe peut-être, il importe
évidemment que les républicains l’emportent sur les royalistes ou les
royalistes sur les républicains, mais cette importance est infiniment peu, cet
intérêt n’est rien en comparaison de ceci : que les républicains demeurent des
républicains ; que les républicains soient des républicains. Et j’ajouterai, et
ce ne sera pas seulement pour la symétrie, complémentairement j’ajoute : que
les royalistes soient, demeurent royalistes (…).<o:p></o:p></i></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<i>Notre première règle de conduite, ou, si l’on préfère, la
première règle de notre conduite sera donc, étant dans l’action, de ne jamais
tomber dans la politique, c’est-à-dire, très précisément, suivant une ligne
d’action, de nous défier, de nous méfier de nous-mêmes et de notre propre
action, de faire une extrême attention à distinguer le point de discernement,
et ce point reconnu, de rebrousser en effet à ce point de rebroussement. Au
point où la politique se substitue à la mystique, dévore la mystique, trahit la
mystique, celui-là seul qui trahit la politique est aussi le seul qui ne trahit
pas la mystique (…).<o:p></o:p></i></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<i>La politique se moque de la mystique, mais c’est encore la
mystique qui nourrit la politique même.<o:p></o:p></i></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<i>Car les politiques se rattrapent, croient se rattraper en
disant qu’au moins ils sont pratiques et que nous ne le sommes pas. Ici même
ils se trompent. Et ils trompent. Nous ne leur accorderons pas même cela. Ce
sont les mystiques qui sont même pratiques et ce sont les politiques qui je le
sont pas. C’est nous qui sommes pratiques, qui faisons quelque chose, et c’est
eux qui ne le sont pas, qui ne font rien. C’est nous qui amassons et c’est eux
qui pillent. C’est nous qui bâtissons, c’est nous qui fondons, et c’est eux qui
démolissent. C’est nous qui nourrissons et c’est eux qui parasitent. C’est nous
qui faisons les œuvres et les hommes, les peuples et les races. Et c’est eux
qui ruinent.<o:p></o:p></i></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<i>C’est pour cela qu’il ne s’agit point qu’ils nous regardent
comme des inspecteurs (comme eux-mêmes étant des inspecteurs). Il ne s’agit
point qu’ils nous examinent et nous jugent, qu’ils nous passent en revue et en
inspection. Qu’ils nous demandent des comptes, eux à nous, vraiment ce serait
risible. Tout le droit qu’ils ont, avec nous, c’est de se taire. Et de tâcher
de se faire oublier. Espérons qu’ils en useront largement. »<o:p></o:p></i></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: right;">
<br /></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="text-align: right;">
<i><b>Charles Péguy,</b></i></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: right;">
<i><b>Notre jeunesse, 1910</b></i><o:p></o:p></div>
Anonymoushttp://www.blogger.com/profile/10787528405338444528noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7349160258614836100.post-77310873131322011802015-09-14T18:00:00.000+02:002015-09-14T18:00:05.451+02:00L’argent, seul devant Dieu (Charles Péguy)<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://3.bp.blogspot.com/-nj1SCvFBvVY/VZp2XxvU_qI/AAAAAAAAAHc/zQiMMtuAX2E/s1600/p%25C3%25A9guy2.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="360" src="http://3.bp.blogspot.com/-nj1SCvFBvVY/VZp2XxvU_qI/AAAAAAAAAHc/zQiMMtuAX2E/s640/p%25C3%25A9guy2.jpg" width="640" /></a></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<i><span style="font-size: large;"><br /></span></i></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<i><span style="font-size: large;">« Le monde moderne a fait à l’humanité des conditions
telles, </span>si entièrement et si absolument nouvelles, que tout ce que nous savons
par l’histoire, tout ce que nous avons appris des humanités précédentes ne peut
aucunement nous servir, ne peut pas nous faire avancer dans la connaissance du
monde où nous vivons. Il n’y a pas de précédents. Pour la première fois dans
l’histoire du monde les puissances spirituelles ont été toutes ensemble
refoulées non point par les puissances matérielles mais par une seule puissance
matérielle qui est la puissance de l’argent. (…) Pour la première fois dans
l’histoire du monde toutes les puissances spirituelles ensemble et toutes les
autres puissances matérielles ensemble et d’un seul mouvement et d’un même
mouvement ont reculé sur la face de la terre. Et comme une immense ligne elles
ont reculé sur toute la ligne. Et pour la première fois dans l’histoire du
monde l’argent est maître sans limitation ni mesure. Pour la première fois dans
l’histoire du monde l’argent est seul en face de l’esprit. (Et même il est seul
en face des autres matières.)<o:p></o:p></i></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<i>Pour la première fois dans l’histoire du monde l’argent est
seul devant Dieu.<o:p></o:p></i></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<i>L’instrument est devenu la matière et l’objet et le monde.
De là est venue cette immense prostitution du monde moderne. Elle ne vient pas
de la luxure. Elle n’en est pas digne. Elle vient de l’argent. Elle vient de
cette universelle interchangeabilité (…). Le monde moderne n’est pas universellement
prostitutionnel par luxure. Il en est bien incapable. Il est universellement
prostitutionnel parce qu’il est universellement interchangeable. Il ne s’est
pas procuré de la bassesse et de la turpitude avec son argent. Mais parce qu’il
avait tout réduit en argent, il s’est trouvé que tout était bassesse et
turpitude.<o:p></o:p></i></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<i>Je parlerai un langage grossier. Je dirai : Pour la première
fois dans l’histoire du monde l’argent est le maître du curé comme il est le
maître du philosophe. Il est le maître du pasteur comme il est le maître du
rabbin. Et il est le maître du poète comme il est le maître du statuaire et du
peintre.<o:p></o:p></i></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<i>Le monde moderne a créé une situation nouvelle, nova ab
integro. L’argent est le maître de l’homme d’Etat comme il est le maître de l’homme
d’affaires. Et il est le maître du magistrat comme il est le maître du simple
citoyen. Et il est le maître de l’Etat comme il est le maître de l’école. Et il
est le maître du public comme il est le maître du privé. Et il est le maître de
la justice plus profondément qu’il n’était le maître de l’iniquité. Et il est
le maître de la vertu plus profondément qu’il n’était le maître du vice.<o:p></o:p></i></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<i>Il est le maître de la morale plus profondément qu’il
n’était le maître des immoralités. »<o:p></o:p></i></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="text-align: right;">
<i><b>Charles Péguy,</b></i></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: right;">
<i><b>Note conjointe sur M. Descartes, 1914</b></i><o:p></o:p></div>
Anonymoushttp://www.blogger.com/profile/10787528405338444528noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7349160258614836100.post-48028601731673758382015-09-07T18:00:00.000+02:002015-09-07T18:00:04.069+02:00Sur le pouvoir des journalistes (Charles Péguy)<div style="text-align: justify;">
<i><br /></i></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://4.bp.blogspot.com/-RxaPhTkNIso/VZp03K9xLeI/AAAAAAAAAHQ/tqW3VcCaQ5M/s1600/peguy.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="http://4.bp.blogspot.com/-RxaPhTkNIso/VZp03K9xLeI/AAAAAAAAAHQ/tqW3VcCaQ5M/s1600/peguy.jpg" /></a></div>
<div style="text-align: justify;">
<i><span style="font-size: large;"><br /></span></i></div>
<div style="text-align: justify;">
<i><span style="font-size: large;">« On conduit aujourd’hui les lecteurs comme on n’a pas cessé de conduire les électeurs. Beaucoup de journalistes, qui blâment avec raison la faiblesse des mœurs parlementaires, feraient bien de se retourner sur soi-même et de considérer que les salles de rédaction se tiennent comme les Parlements. Il y a au moins autant de démagogie parlementaire dans les journaux que dans les assemblées. Il se dépense autant d’autorité dans un comité de rédaction que dans un conseil des ministres ; et autant de faiblesse démagogique. Les journalistes écrivent comme les députés parlent (…).</span></i></div>
<div style="text-align: justify;">
<i><span style="font-size: large;"><br /></span></i></div>
<div style="text-align: justify;">
<i><span style="font-size: large;">C’est le jeu ordinaire des journalistes que d’ameuter toutes les libertés, toutes les licences, toutes les révoltes, et en effet toutes les autorités, le plus souvent contradictoires, contre les autorités gouvernementales officielles. “Nous, simples citoyens”, vont-ils répétant. Ils veulent ainsi cumuler tous les privilèges de l’autorité avec tous les droits de la liberté. Mais le véritable libertaire sait apercevoir l’autorité partout où elle sévit ; et nulle part elle n’est aussi dangereuse que là où elle revêt les aspects de la liberté (…).</span></i></div>
<div style="text-align: justify;">
<i><span style="font-size: large;"><br /></span></i></div>
<div style="text-align: justify;">
<i><span style="font-size: large;">Le véritable libertaire se gare des mouvements officieux autant que des gouvernements officiels. Car la popularité aussi est une forme de gouvernement, et non des moins dangereuses (…).</span></i></div>
<div style="text-align: justify;">
<i><span style="font-size: large;"><br /></span></i></div>
<div style="text-align: justify;">
<i><span style="font-size: large;">Quand un journaliste exercé dans son domaine un gouvernement de fait, quand il a une armée de lecteurs fidèles, quand il entraîne ces lecteurs par la véhémence, l’audace, l’ascendant, moyens militaires, par le talent, moyen vulgaire, par le mensonge, moyen politique, et ainsi quand le journaliste est devenu une puissance dans l’Etat, quand il a des lecteurs exactement comme un député a des électeurs, quand un journaliste a une circonscription lectorale, souvent plus vaste et beaucoup, plus solide, il ne peut pas venir ensuite nous jouer le double jeu ; il ne peut pas venir pleurnicher. Dans la grande bataille des puissances de ce monde, il ne peut pas porter des coups redoutables au nom de sa puissance et quand les puissances contraires lui rendent ses coups, dans le même temps, il ne peut pas se réclamer du simple citoyen. Qui renonce à la raison pour l’offensive ne peut se réclamer de la raison pour la défensive. »</span></i></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: right;">
<b><span style="font-size: large;">Charles Péguy, De la raison, 1901.</span></b></div>
Anonymoushttp://www.blogger.com/profile/10787528405338444528noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7349160258614836100.post-34181918031978832992015-09-05T18:00:00.000+02:002015-09-05T18:00:03.287+02:00Péguy au chant d'honneur<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://4.bp.blogspot.com/-TiCVhoBvuUE/VZUpNiJYxPI/AAAAAAAAAEw/OEWXe3_Wbwg/s1600/p%25C3%25A9guy.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="180" src="http://4.bp.blogspot.com/-TiCVhoBvuUE/VZUpNiJYxPI/AAAAAAAAAEw/OEWXe3_Wbwg/s320/p%25C3%25A9guy.jpg" width="320" /></a></div>
<div align="center" class="MsoNormal" style="text-align: center;">
<br /></div>
<div align="center" class="MsoNormal" style="text-align: center;">
<br /></div>
<div align="center" class="MsoNormal" style="text-align: center;">
<i>« Halluciné d’amour,<o:p></o:p></i></div>
<div align="center" class="MsoNormal" style="text-align: center;">
<i>Cœur fou, cœur sage,<o:p></o:p></i></div>
<div align="center" class="MsoNormal" style="text-align: center;">
<i>Guériras-tu un jour<o:p></o:p></i></div>
<div align="center" class="MsoNormal" style="text-align: center;">
<i>de cette rage »</i><a href="file:///C:/Users/a.cardinaux/Downloads/P%C3%A9guy%20au%20chant%20d'honneur.doc#_edn1" name="_ednref1" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><!--[if !supportFootnotes]--><span class="MsoEndnoteReference"><span style="font-family: 'Times New Roman', serif;">[i]</span></span><!--[endif]--></span></a><o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;">5
septembre 1914. </span>Un mois après la déclaration de la guerre, près de Meaux, une brigade
marocaine tente vainement de s’emparer d’une colline allemande. Le 271<sup>e</sup>
régiment d’infanterie est envoyé en soutien. Mission sacrifice. Un lieutenant
se lève pour exhorter ses troupes. Il court d’un homme à l’autre. « Tirez,
tirez nom de Dieu ! » Il tombe. Charles Péguy est mort.<o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
Loin
de la Marne… Loin de la guerre… Je flâne à Paris, au hasard des rues qui
tombent du Panthéon. « Aux grands hommes, la patrie reconnaissante »,
assure son fronton. Ce n’est pourtant pas là que je le trouverai. Sans me
soucier du siècle écoulé, je crois l’apercevoir, déboulant de sa librairie, au
n°8 de la rue de la Sorbonne. Petit homme. Barbu dans un costume sombre. Les
sourcils froncés, comme pliants sous le poids des humeurs. A tous les coups, il
rumine quelques déceptions à l’encontre de ce traître de Jaurès. Il le croyait
socialiste, il n’était que politique. La peste soit de ces valets du
compromis ! Vive la mystique ! Ou bien est-ce contre ses prétendus
amis qu’il rage, ceux qui ne veulent plus verser un centime pour la survie des
Cahiers de la quinzaine ? A moins qu’il ne vienne d’apprendre, par quelque
mystère, que cette guerre que l’on dit imminente, sera celle qui le fera
mourir. Une mort au front et en plein front, comme il se doit. Au champ d’honneur
et debout, comme il a vécu. Il le sait et l’écrit : « celui qui est
désigné doit marcher. Celui qui est appelé doit répondre. C’est la loi, c’est
la règle, c’est le niveau des vies héroïques »<a href="file:///C:/Users/a.cardinaux/Downloads/P%C3%A9guy%20au%20chant%20d'honneur.doc#_edn2" name="_ednref2" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><!--[if !supportFootnotes]--><span class="MsoEndnoteReference"><span style="font-family: 'Times New Roman', serif;">[ii]</span></span><!--[endif]--></span></a>.<o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
Péguy sait bien ce que font à la chair de l’homme, les balles crachées du
canon. Mais il sait encore mieux ce que fait le déshonneur à l’âme. Il est
soldat et mène son combat depuis le lycée d’Orléans et l’Ecole normale
supérieure. Depuis l’affaire Dreyfus, où il voulu, avec son ami Bernard-Lazare,
sauver non pas l’honneur bafoué du capitaine, mais celui, moribond, de la
France. Il conduit sa charge depuis les bancs socialistes et contre les bancs
socialistes, depuis les bancs chrétiens et contre les bancs chrétiens. « Aucun
parti, de droite ou de gauche, ne saurait l’annexer, car s’il n’arrête pas de
prendre parti, il ne se situe pas au niveau des partis, écrit Bastaire, son
meilleur biographe. La pétrification partisane, commode pour les pensées
médiocres et les actions aveugles, relève de cette politique qu’il dénonce.
Pour lui, le monde est chaque matin à inventer. Face à l’inattendu, l’homme
vivant est celui qui, porté par l’espérance, ne cesse d’engendrer du nouveau.
C’est cela en fin de compte, la mystique : une création permanente »<a href="file:///C:/Users/a.cardinaux/Downloads/P%C3%A9guy%20au%20chant%20d'honneur.doc#_edn3" name="_ednref3" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><span class="MsoEndnoteReference"><span style="font-family: 'Times New Roman', serif;">[iii]</span></span></span></a>.</div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
Face
à lui, hier comme aujourd’hui, ses multiples ennemis. Le désespoir et son
armée. La tiédeur et ses porte-étendards. La cavalerie des bourgeois, les
lances des académiciens… « Le monde qui fait le malin. Le monde des
intelligents, des avancés, de ceux qui savent, de ceux à qui on en remontre
pas, de ceux à qui on en fait pas accroire... Le monde de ceux qui ne croient à
rien, pas même à l’athéisme, qui ne se dévouent, qui ne se sacrifient à rien.
Le monde de ceux qui n’ont pas de mystique. Et qui s’en vantent »<a href="file:///C:/Users/a.cardinaux/Downloads/P%C3%A9guy%20au%20chant%20d'honneur.doc#_edn4" name="_ednref4" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><!--[if !supportFootnotes]--><span class="MsoEndnoteReference"><span style="font-family: 'Times New Roman', serif;">[iv]</span></span><!--[endif]--></span></a>. <o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
Alors,
« il pense avec tendresse à ce temps où il ne sera plus »<a href="file:///C:/Users/a.cardinaux/Downloads/P%C3%A9guy%20au%20chant%20d'honneur.doc#_edn5" name="_ednref5" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><!--[if !supportFootnotes]--><span class="MsoEndnoteReference"><span style="font-family: 'Times New Roman', serif;">[v]</span></span><!--[endif]--></span></a> et, fièrement,
il entonne ce chant de guerre perdue, ses Béatitudes de terrien :
« heureux ceux qui sont mort pour la terre charnelle ! Heureux ceux
qui sont morts dans les grandes batailles, couchés dessus le sol à la face de
Dieu ! »<a href="file:///C:/Users/a.cardinaux/Downloads/P%C3%A9guy%20au%20chant%20d'honneur.doc#_edn6" name="_ednref6" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><!--[if !supportFootnotes]--><span class="MsoEndnoteReference"><span style="font-family: 'Times New Roman', serif;">[vi]</span></span><!--[endif]--></span></a><o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
Ah,
Dieu… Ce <i>bon Dieu</i> ! Ce <i>mon Dieu</i>. Il aura bien fallu un tel
mystère pour sustenter sa soif d’absolu (« car le surnaturel est lui-même
charnel »<a href="file:///C:/Users/a.cardinaux/Downloads/P%C3%A9guy%20au%20chant%20d'honneur.doc#_edn7" name="_ednref7" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><!--[if !supportFootnotes]--><span class="MsoEndnoteReference"><span style="font-family: 'Times New Roman', serif;">[vii]</span></span><!--[endif]--></span></a>). Et puis Notre Dame et
ses tours beauceronnes. Et puis Jeannette et les âmes en souffrance. Et la
Charité et la petite Espérance. Et Matthieu et son Evangile. Et puis ce cri… « Ce
cri effroyable » du Christ en Croix<a href="file:///C:/Users/a.cardinaux/Downloads/P%C3%A9guy%20au%20chant%20d'honneur.doc#_edn8" name="_ednref8" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><!--[if !supportFootnotes]--><span class="MsoEndnoteReference"><span style="font-family: 'Times New Roman', serif;">[viii]</span></span><!--[endif]--></span></a>.<o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
As-tu
crié toi aussi, lieutenant Péguy ? Parce qu’il me semble en entendre
l’écho quand je te lis. <o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
Et
il me semble que je pourrais te suivre, si tu levais encore ton sabre. Non pas pour
le socialisme, non pas pour la chrétienté, non pour la poésie ou la théologie.
Mais pour ton amour de la liberté. Je me lèverais et alors, me montrant du
doigt, tu gueulerais à qui veut l’entendre : « tu les vois mes
gars ? Avec ça, on va refaire 93 ! »<a href="file:///C:/Users/a.cardinaux/Downloads/P%C3%A9guy%20au%20chant%20d'honneur.doc#_edn9" name="_ednref9" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><!--[if !supportFootnotes]--><span class="MsoEndnoteReference"><span style="font-family: 'Times New Roman', serif;">[ix]</span></span><!--[endif]--></span></a><o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
Mais
à Villeroy, une balle t’arrêta. Et du trou qu’elle fit, ta voix s’envola :<o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div align="center" class="MsoNormal" style="text-align: center;">
<i>« Paradis est plus fleuri que
printemps.<o:p></o:p></i></div>
<div align="center" class="MsoNormal" style="text-align: center;">
<i>Paradis est plus moissonneux qu’été.<o:p></o:p></i></div>
<div align="center" class="MsoNormal" style="text-align: center;">
<i>Paradis est plus vendangeux qu’automne.<o:p></o:p></i></div>
<div align="center" class="MsoNormal" style="text-align: center;">
<i>Paradis est si éternel qu’hiver…<o:p></o:p></i></div>
<div align="center" class="MsoNormal" style="text-align: center;">
<i>Paradis est plus ouvert que champ de
bataille…<o:p></o:p></i></div>
<div align="center" class="MsoNormal" style="text-align: center;">
<i>Paradis est demeure de la Vierge.<o:p></o:p></i></div>
<div align="center" class="MsoNormal" style="text-align: center;">
<i>Paradis est la dernière maison.<o:p></o:p></i></div>
<div align="center" class="MsoNormal" style="text-align: center;">
<i>Paradis est le trône de justice.<o:p></o:p></i></div>
<div align="center" class="MsoNormal" style="text-align: center;">
<i>Veuille seulement Dieu que route y
aboutisse. »</i><a href="file:///C:/Users/a.cardinaux/Downloads/P%C3%A9guy%20au%20chant%20d'honneur.doc#_edn10" name="_ednref10" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><!--[if !supportFootnotes]--><span class="MsoEndnoteReference"><span style="font-family: 'Times New Roman', serif;">[x]</span></span><!--[endif]--></span></a><o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
La
rue de la Sorbonne s’est soudain vidée de mes rêves. Plus de petit homme barbu,
ni de costume sombre. Ne restent que des sourcils froncés. Et une boutique de
cahiers.<o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div align="right" class="MsoNormal" style="text-align: right;">
<b>Joseph Gynt<span style="font-size: 11pt;"><o:p></o:p></span></b><br />
<b>Article publié sur <a href="http://terredecompassion.com/2014/09/05/peguy-au-chant-dhonneur/" target="_blank">Terre de Compassion</a>, le 5 septembre 2014.</b></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<br />
<div>
<!--[if !supportEndnotes]--><br clear="all" />
<hr align="left" size="1" width="33%" />
<!--[endif]-->
<br />
<div id="edn1">
<div class="MsoEndnoteText">
<a href="file:///C:/Users/a.cardinaux/Downloads/P%C3%A9guy%20au%20chant%20d'honneur.doc#_ednref1" name="_edn1" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><!--[if !supportFootnotes]--><span class="MsoEndnoteReference"><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">[i]</span></span><!--[endif]--></span></a> <i><span style="font-size: 8.0pt;">Quatrains</span></i><o:p></o:p></div>
</div>
<div id="edn2">
<div class="MsoEndnoteText">
<a href="file:///C:/Users/a.cardinaux/Downloads/P%C3%A9guy%20au%20chant%20d'honneur.doc#_ednref2" name="_edn2" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><!--[if !supportFootnotes]--><span class="MsoEndnoteReference"><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">[ii]</span></span><!--[endif]--></span></a> <i><span style="font-size: 8.0pt;">Notre jeunesse</span></i><span style="font-size: 8.0pt;">,<i> </i>1910<i><o:p></o:p></i></span></div>
</div>
<div id="edn3">
<div class="MsoEndnoteText">
<a href="file:///C:/Users/a.cardinaux/Downloads/P%C3%A9guy%20au%20chant%20d'honneur.doc#_ednref3" name="_edn3" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><span style="font-size: 8.0pt;"><!--[if !supportFootnotes]--><span class="MsoEndnoteReference"><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 8.0pt; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">[iii]</span></span><!--[endif]--></span></span></a><span style="font-size: 8.0pt;"> <i>Péguy tel qu’on
l’ignore</i>, Jean Bastaire<o:p></o:p></span></div>
</div>
<div id="edn4">
<div class="MsoEndnoteText">
<a href="file:///C:/Users/a.cardinaux/Downloads/P%C3%A9guy%20au%20chant%20d'honneur.doc#_ednref4" name="_edn4" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><span style="font-size: 8.0pt;"><!--[if !supportFootnotes]--><span class="MsoEndnoteReference"><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 8.0pt; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">[iv]</span></span><!--[endif]--></span></span></a><span style="font-size: 8.0pt;"> <i>Notre jeunesse</i>,<i> </i>1910<o:p></o:p></span></div>
</div>
<div id="edn5">
<div class="MsoEndnoteText">
<a href="file:///C:/Users/a.cardinaux/Downloads/P%C3%A9guy%20au%20chant%20d'honneur.doc#_ednref5" name="_edn5" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><span style="font-size: 8.0pt;"><!--[if !supportFootnotes]--><span class="MsoEndnoteReference"><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 8.0pt; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">[v]</span></span><!--[endif]--></span></span></a><span style="font-size: 8.0pt;"> <i>Le Porche du
mystère de la deuxième vertu</i>, 1911<o:p></o:p></span></div>
</div>
<div id="edn6">
<div class="MsoEndnoteText">
<a href="file:///C:/Users/a.cardinaux/Downloads/P%C3%A9guy%20au%20chant%20d'honneur.doc#_ednref6" name="_edn6" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><span style="font-size: 8.0pt;"><!--[if !supportFootnotes]--><span class="MsoEndnoteReference"><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 8.0pt; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">[vi]</span></span><!--[endif]--></span></span></a><span style="font-size: 8.0pt;"> <i>Eve</i>, 1913<o:p></o:p></span></div>
</div>
<div id="edn7">
<div class="MsoEndnoteText">
<a href="file:///C:/Users/a.cardinaux/Downloads/P%C3%A9guy%20au%20chant%20d'honneur.doc#_ednref7" name="_edn7" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><span style="font-size: 8.0pt;"><!--[if !supportFootnotes]--><span class="MsoEndnoteReference"><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 8.0pt; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">[vii]</span></span><!--[endif]--></span></span></a><span style="font-size: 8.0pt;"> Ibid.<o:p></o:p></span></div>
</div>
<div id="edn8">
<div class="MsoEndnoteText">
<a href="file:///C:/Users/a.cardinaux/Downloads/P%C3%A9guy%20au%20chant%20d'honneur.doc#_ednref8" name="_edn8" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><!--[if !supportFootnotes]--><span class="MsoEndnoteReference"><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">[viii]</span></span><!--[endif]--></span></a> <i><span style="font-size: 8.0pt;">Le mystère de la charité de Jeanne d’Arc</span></i><span style="font-size: 8.0pt;">, 1910</span><o:p></o:p></div>
</div>
<div id="edn9">
<div class="MsoEndnoteText">
<a href="file:///C:/Users/a.cardinaux/Downloads/P%C3%A9guy%20au%20chant%20d'honneur.doc#_ednref9" name="_edn9" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><!--[if !supportFootnotes]--><span class="MsoEndnoteReference"><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">[ix]</span></span><!--[endif]--></span></a> <i><span style="font-size: 8.0pt;">La mort du lieutenant Péguy</span></i><span style="font-size: 8.0pt;">, Jean-Pierre Rioux.<o:p></o:p></span></div>
</div>
<div id="edn10">
<div class="MsoEndnoteText">
<a href="file:///C:/Users/a.cardinaux/Downloads/P%C3%A9guy%20au%20chant%20d'honneur.doc#_ednref10" name="_edn10" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><span style="font-size: 8.0pt;"><!--[if !supportFootnotes]--><span class="MsoEndnoteReference"><span style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 8.0pt; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">[x]</span></span><!--[endif]--></span></span></a><span style="font-size: 8.0pt;"> <i>Le Mystère des
Saints-Innocents</i>, 1912</span><o:p></o:p></div>
</div>
</div>
Anonymoushttp://www.blogger.com/profile/10787528405338444528noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7349160258614836100.post-25847409411674627322015-08-31T14:52:00.000+02:002015-08-31T14:52:00.385+02:00Du monde moderne (Charles Péguy)<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://3.bp.blogspot.com/-7ElCfLsWSgk/VZp6CQMcLnI/AAAAAAAAAH4/kZxHI2LAghs/s1600/P%25C3%25A9guy%2B5.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="http://3.bp.blogspot.com/-7ElCfLsWSgk/VZp6CQMcLnI/AAAAAAAAAH4/kZxHI2LAghs/s640/P%25C3%25A9guy%2B5.jpg" width="640" /></a></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;">« On oublie trop que le monde moderne, sous une autre face,
est le monde bourgeois, le monde capitaliste.</span> C’est même un spectacle amusant
que de voir comment nos socialistes antichrétiens, particulièrement
anticatholiques, insoucieux de la contradiction, encensent le même monde sous
le nom de moderne et le flétrissent, le même sous le nom de bourgeois et de
capitaliste.<o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
À l’avènement des temps modernes, une grande quantité de
puissances de force, la plupart même sont tombées, mais loin que leur chute ait
servi aucunement aux puissances d’esprit, en leur donnant le champ libre, au
contraire la suppression des autres puissances de force n’a guère profité qu’à
cette puissance de force qu’est l’argent.<o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
Quand nous disons moderne… nous nommons un temps très
déterminé… dont assurément le monde verra la fin… si nous n’avons pas, nous,
quand même nous n’aurions pas ce bonheur, nous-mêmes, que nous n’avons
peut-être encore pas mérité, que nous n’avons sans doute pas obtenu.<o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
Vingt, trente générations (annuelles) de Français sans
compter les suivantes, et celles qui viennent d’avance, croient qu’en effet ça
s’est fait comme ça. Que c’est comme ça. Que tous les gens, sans aucune
exception depuis le commencement du monde, qui toutefois n’a pas été créé,
jusqu’au trente et un décembre dix-sept cent quatre-vingt-huit, — après la
naissance du Christ, — à minuit, ont été de foutues bêtes… et que le premier
janvier dix-sept cent quatre-vingt-neuf, à minuit zéro minute zéro seconde un
dixième de seconde, — et encore les vrais savants ne s’arrêtent pas au dixième
de seconde — tout le monde a été créé splendide, tout le monde, excepté, bien
entendu, les réactionnaires.<o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
Le monde moderne avilit. Il avilit la cité, il avilit
l’homme. Il avilit l’amour ; il avilit la femme. Il avilit la race ; il avilit
l’enfant. Il avilit la nation ; il avilit la famille. Il avilit même, il a
réussi à avilir ce qu’il y a peut-être de plus difficile à avilir au Monde : il
avilit la mort. »<o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: right;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: right;">
<b>Charles Péguy,</b></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: right;">
<b>Situation faite… gloire temporelle 1907</b><o:p></o:p></div>
Anonymoushttp://www.blogger.com/profile/10787528405338444528noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7349160258614836100.post-28844916797745228172015-08-24T14:55:00.000+02:002015-08-24T15:31:29.560+02:00Déchristianisation et stérilité moderne (Charles Péguy)<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://3.bp.blogspot.com/-X_lLHb4hPHk/VZp7H_X-ygI/AAAAAAAAAIA/_R3xViT0RdQ/s1600/P%25C3%25A9guy6.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="http://3.bp.blogspot.com/-X_lLHb4hPHk/VZp7H_X-ygI/AAAAAAAAAIA/_R3xViT0RdQ/s320/P%25C3%25A9guy6.jpg" width="268" /></a></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<i><br /></i></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<i><span style="font-size: large;">« Aussitôt après nous commence le monde que nous avons
nommé, que nous ne cesserons pas de nommer le monde moderne.</span> Le monde qui fait
le malin. Le monde des intelligents, des avancés, de ceux qui savent, de ceux à
qui on n’en remontre pas, de ceux à qui on n’en fait pas accroire. Le monde de
ceux à qui on n’a plus rien à apprendre. Le monde de ceux qui font le malin. Le
monde de ceux qui ne sont pas des dupes, des imbéciles. Comme nous.
C’est-à-dire : le monde de ceux qui ne croient à rien, pas même à l’athéisme,
qui ne se dévouent, qui ne se sacrifient à rien. Exactement : le monde de ceux
qui n’ont pas de mystique. Et qui s’en vantent.<o:p></o:p></i></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<i>Qu’on ne s’y trompe pas, et que personne par conséquent ne
se réjouisse, ni d’un côté ni de l’autre. <b>Le mouvement de dérépublicanisation de
la France est profondément le même mouvement que le mouvement de sa
déchristianisation.</b> C’est ensemble un même, un seul mouvement profond de
démystication. C’est du même mouvement profond, d’un seul mouvement que ce
peuple ne croit plus à la République et qu’il ne croit plus à Dieu, qu’il ne
veut plus mener la vie républicaine, et qu’il ne veut plus mener la vie
chrétienne, (qu’il en a assez), on pourrait presque dire qu’il ne veut plus
croire aux idoles et qu’il ne veut plus croire au vrai Dieu. La même
incrédulité, une seule incrédulité atteint les idoles et Dieu, atteint ensemble
les faux dieux et le vrai Dieu, les dieux antiques, le Dieu nouveau, les dieux
anciens et le Dieu des chrétiens.<o:p></o:p></i></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<i>Une même stérilité desséché la cité et la chrétienté. La
cité des hommes et la cité de Dieu. C’est proprement la stérilité moderne. »<o:p></o:p></i></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="text-align: right;">
<i><b>Charles Péguy,</b></i></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: right;">
<i><b>Notre jeunesse, 1910</b></i><o:p></o:p></div>
Anonymoushttp://www.blogger.com/profile/10787528405338444528noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7349160258614836100.post-44406371730046999442015-08-17T14:59:00.000+02:002015-08-17T14:59:00.381+02:00Miles Christi<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://2.bp.blogspot.com/-gOnQCVJywgU/VZp8DQO6FJI/AAAAAAAAAII/H0HybXF_Fuo/s1600/P%25C3%25A9guy%2B7.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="http://2.bp.blogspot.com/-gOnQCVJywgU/VZp8DQO6FJI/AAAAAAAAAII/H0HybXF_Fuo/s1600/P%25C3%25A9guy%2B7.jpg" /></a></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;">« Miles Christi, tout chrétien est aujourd’hui un soldat; le
soldat du Christ.</span> Il n’y a plus de chrétien tranquille. Ces Croisades que nos
pères allaient chercher jusque sur les terres des Infidèles, non solum in
terras Infidelium, sed, ut ita dicam, in terras ipsas infideles, ce sont elles
aujourd’hui qui nous ont rejoints au contraire, ce sont elles à présent qui
nous ont rejoints, et nous les avons à domicile. Nos fidélités sont des
citadelles. Ces croisades qui transportaient des peuples, qui transportaient un
continent sur un continent, qui jetaient des continents les uns sur les autres,
elles se sont retransportées vers nous, elles ont reflué sur nous, elles sont
revenues jusque dans nos maisons. Comme un flot, sous la forme d’un flot
d’incrédulité elles ont reflué jusqu’à nous. Nous n’allons plus porter le
combat chez les Infidèles. Ce sont les infidèles épars, les infidèles communs,
diffus ou précis, informes et formels, informes ou formels, généralement
répandus, les infidèles de droit commun, et encore plus ce sont les infidélités
qui nous ont rapporté le combat chez nous. Le moindre de nous est un soldat. Le
moindre de nous est littéralement un croisé. Nos pères, comme un flot de
peuple, comme un flot d’armée envahissaient des continents infidèles. A présent
au contraire c’est le flot d’infidélité au contraire qui tient la mer qui tient
la haute mer et qui incessamment nous assaille de toutes parts.<o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
Toutes nos maisons sont des forteresses in periculo maris,
au péril de la mer. La guerre sainte est partout. Elle est toujours. C’est pour
cela qu’elle n’a plus besoin d’être prêchée nulle part. Je veux dire en un
point déterminé. Qu’elle n’a plus besoin d’être prêchée jamais. Je veux dire à
un moment déterminé. C’est elle à présent qui va de soi, qui est de droit,
commun. C’est pour cela qu’elle n’a plus besoin d’être décrétée. Elle est
toujours. Elle est partout. Ce n’est plus la guerre de Cent Ans. C’est à
l’heure qu’il est une guerre de deux cents ou de cent cinquante et des années.<o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
Cette guerre sainte qui autrefois s’avançait comme un grand
flot dont on savait le nom, cette guerre continentale, transcontinentale, que
des peuples entiers, que des armées continentales transportaient d’un continent
sur l’autre, brisée aujourd’hui, émiettée en mille flots elle vient aujourd’hui
battre le seuil de notre porte. Ainsi nous sommes tous des îlots battus d’une
incessante tempête et nos maisons sont toutes des forteresses dans la mer.
Qu’est-ce à dire, sinon que les vertus qui alors n’étaient requises que d’une
certaine fraction de la chrétienté aujourd’hui sont requises de la chrétienté
tout entière. »<o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="text-align: right;">
<b>Charles Péguy,</b></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: right;">
<b>Clio, posthume</b><o:p></o:p></div>
Anonymoushttp://www.blogger.com/profile/10787528405338444528noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7349160258614836100.post-80428315140477008062015-08-08T09:00:00.000+02:002015-08-08T09:00:00.544+02:008 août, journée mondiale du démon<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://4.bp.blogspot.com/--sdvN_qUDO0/VcH_kitfnPI/AAAAAAAAALA/aS0OjQX_Ab0/s1600/Hiroshima.jpg" imageanchor="1"><img border="0" height="446" src="http://4.bp.blogspot.com/--sdvN_qUDO0/VcH_kitfnPI/AAAAAAAAALA/aS0OjQX_Ab0/s640/Hiroshima.jpg" width="640" /></a></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;">"Le XXe siècle, qui crut si peu au diable, les plus mécréants confessent son diabolisme aigu, mais ils ne parviennent pas à faire le rapprochement, et ils en restent à une vision grossière qui leur blanchit les mains. </span><span style="font-size: large;">Parce qu'il y a eu Hitler et Staline, bien sûr. Mais il y eut aussi les alliés, et cette date merveilleuse qui conviendrait parfaitement à une journée mondiale du Démon (sous le patronage de l'Unesco) : le 8 août 1945. </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;">C'est le jour où le tribunal militaire de Nuremberg à juridiquement codifié la notion de crime contre l'Humanité. Le surlendemain d'Hiroshima. La veille de Nagasaki. En sorte que ceux-là qui dénonçaient le grand crime étaient aussi ceux qui, ayant sous les yeux les effets de la première, larguaient la deuxième bombe...</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;">Le 8 août, c'est aussi la fête de saint Dominique. Un jour, un religieux lui demanda : maître Dominique, ces grands malheurs ne finiront jamais ? Il ne répondit qu'après un long silence : Certainement, elle finira, cette méchanceté... Elle finira, mais le terme est lointain. Beaucoup verseront leur sang dans l'intervalle."</span></div>
<br />
<div style="text-align: right;">
Fabrice Hadjadj, La foi des démons.</div>
<br />Anonymoushttp://www.blogger.com/profile/10787528405338444528noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7349160258614836100.post-70812970228418044092015-07-24T09:54:00.000+02:002015-07-24T09:54:35.830+02:00Prière à Louis et Zélie<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://1.bp.blogspot.com/-PmKtTO7FyAg/VbHtH4kBTDI/AAAAAAAAAKs/dASG7zp0JL4/s1600/famille-martin.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="640" src="http://1.bp.blogspot.com/-PmKtTO7FyAg/VbHtH4kBTDI/AAAAAAAAAKs/dASG7zp0JL4/s640/famille-martin.jpg" width="600" /></a></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;">Louis et Zélie Martin, </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;">vous qui dans votre vie de couple et de parents,
avez donné le témoignage d'une vie chrétienne exemplaire, par l'exercice
de votre devoir d'état et la pratique des vertus évangéliques, nous nous
tournons vers vous aujourd'hui. Que l'exemple de votre confiance
inébranlable en Dieu et de votre abandon constant à sa volonté, à travers
les joies mais aussi les épreuves, les deuils et les souffrances dont votre vie
a été jalonnée, nous encourage à persévérer dans nos difficultés
quotidiennes et à demeurer dans la joie et l'espérance chrétiennes.
Intercédez pour nous auprès du Père pour que nous obtenions les grâces
dont nous avons tant besoin aujourd'hui dans notre vie terrestre et que
nous parvenions comme vous à la béatitude éternelle. </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;">Amen.</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: x-small;">Source : <a href="http://paroisses89.cef.fr/villeneuvesuryonne/IMG/pdf/neuvaine_Zelie_et_Louis_Martin.pdf" target="_blank">Neuvaine aux bienheureux Louis et Zélie Martin</a></span></div>
<div class="MsoNormal">
<o:p></o:p></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: x-small;">Pour plus d'informations sur l’icône, <a href="http://www.parrocchiemarcalloecasone.it/Martin.html" target="_blank">cliquez ici. </a></span></div>
Anonymoushttp://www.blogger.com/profile/10787528405338444528noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7349160258614836100.post-67714618679307801712015-07-20T12:34:00.000+02:002015-07-20T12:34:12.172+02:00"Dans la main de la terre"<div style="text-align: center;">
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<iframe allowfullscreen="" class="YOUTUBE-iframe-video" data-thumbnail-src="https://i.ytimg.com/vi/rfhMXRNPlMY/0.jpg" frameborder="0" height="266" src="https://www.youtube.com/embed/rfhMXRNPlMY?feature=player_embedded" width="320"></iframe></div>
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
<span style="font-size: large;">"Il y avait peut-être cent ans qu'elle était là,</span></div>
<div style="text-align: center;">
<span style="font-size: large;">ou peut-être juste un instant.</span></div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
Le vent de la nuit lui caressait le visage.</div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
Je ne saurais vous dire où était son pays</div>
<div style="text-align: center;">
Où était sa maison. </div>
<div style="text-align: center;">
Si elle était femme de marin, de paysan, d'exilé ou</div>
<div style="text-align: center;">
d'émigrant.</div>
<div style="text-align: center;">
Si elle avait franchi la mer, une montagne ou</div>
<div style="text-align: center;">
l'océan.</div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
La terre semblait être derrière elle...</div>
<div style="text-align: center;">
<br />
<a name='more'></a></div>
<div style="text-align: center;">
En la voyant marcher,</div>
<div style="text-align: center;">
on pouvait imaginer qu'elle la portait toute seule</div>
<div style="text-align: center;">
sur ses épaules.</div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
Allez donc savoir ce qu'elle s'en allait chercher</div>
<div style="text-align: center;">
Ce qu'elle aurait tant aimé entendre cette nuit-là.</div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
La nuit,</div>
<div style="text-align: center;">
les regards des hommes s'éteignent un peu.</div>
<div style="text-align: center;">
On dit que la lumière est à l'intérieur.</div>
<div style="text-align: center;">
Dans un village, au fond d'un port,</div>
<div style="text-align: center;">
en haut d'une montagne,</div>
<div style="text-align: center;">
un phare dans l'océan,</div>
<div style="text-align: center;">
ou bien une étoile dans le ciel.</div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
A chaque chant elle accordait son</div>
<div style="text-align: center;">
âme, elle accordait ses pas.</div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
Elle disait qu'elle voulait apprendre le chemin,</div>
<div style="text-align: center;">
jusqu'aux plus beaux signaux du monde,</div>
<div style="text-align: center;">
jusqu'à la beauté qui unit les hommes, les peuples.</div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
Son rêve elle l'écrivait de quatre mots :</div>
<div style="text-align: center;">
l'unité qui rassemble,</div>
<div style="text-align: center;">
la diversité qui enrichit.</div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
Dans chaque chant du monde elle voulait graver</div>
<div style="text-align: center;">
une alliance, une reconnaissance.</div>
<div style="text-align: center;">
De chaque langue elle voulait apprendre la part</div>
<div style="text-align: center;">
d'altérité, d'intelligence, d'humanité.</div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
Elle disait que c'était cela la plus belle promesse</div>
<div style="text-align: center;">
d'avenir, de paix, de richesse du monde.</div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
Un jour le poète a écrit pour elle :</div>
<div style="text-align: center;">
l'homme n'est ni grand ni petit</div>
<div style="text-align: center;">
Il a la taille de ce qu'il sait aimer et respecter.</div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
Elle, elle répondait que toute la vie il fallait</div>
<div style="text-align: center;">
apprendre à être l'invité de l'autre,</div>
<div style="text-align: center;">
l'invité du monde,</div>
<div style="text-align: center;">
que c'était cela l'hospitalité.</div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
Il y a peut-être cent ans qu'elle marchait ainsi,</div>
<div style="text-align: center;">
ou peut-être un instant...</div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
C'était cela sa fidélité.</div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
Le chant d'amour qui fait pleurer les yeux d'un</div>
<div style="text-align: center;">
peuple ne peut à tout jamais laisser indifférent l'âme du</div>
<div style="text-align: center;">
monde.</div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
C'était cela sa paix.</div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
Ce soir-là,</div>
<div style="text-align: center;">
entre la mer et l'océan,</div>
<div style="text-align: center;">
il y avait peut-être quelques lumières de plus dans</div>
<div style="text-align: center;">
la main de la terre.</div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
Là où rien n'est séparé...</div>
<div style="text-align: center;">
Là où s'additionnent et se reconnaissent toutes les</div>
<div style="text-align: center;">
dignités du monde.</div>
<div style="text-align: center;">
Là où les enfants de Bretagne ont écrit un jour...</div>
<div style="text-align: center;">
Tous ces pays dispersés par le vent,</div>
<div style="text-align: center;">
les champs de blé dans la poche des paysans...</div>
<div style="text-align: center;">
et l'océan qui n'a plus pour frontière</div>
<div style="text-align: center;">
que la graine emportée par une main d'enfant...</div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
Ce soir le pain sera blanc à la table d'hôte... </div>
<div style="text-align: center;">
Passant demeure ici pour le partager.</div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
Il y a peut-être cent ans qu'elle marchait ainsi,</div>
<div style="text-align: center;">
ou peut-être un instant.</div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
Elle disait que cette beauté-là est invincible...</div>
<div style="text-align: center;">
Elle disait que cette beauté-là est invincible."</div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: right;">
<b>JF Bernardini – I Muvrini</b></div>
Anonymoushttp://www.blogger.com/profile/10787528405338444528noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7349160258614836100.post-51590204949590706072015-07-16T18:00:00.000+02:002015-07-16T18:00:05.019+02:00Sexe et péché originel : les corps désunis<h2>
1 - Un peu plus qu'une pomme</h2>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://4.bp.blogspot.com/-yCaWkXXrKL4/VZp9Xunt5yI/AAAAAAAAAIU/Trd9gVNZydE/s1600/Adam.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="http://4.bp.blogspot.com/-yCaWkXXrKL4/VZp9Xunt5yI/AAAAAAAAAIU/Trd9gVNZydE/s1600/Adam.jpg" /></a></div>
<blockquote style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 18px; font-style: italic;">
<div data-mce-style="text-align: center;" style="text-align: center;">
<em>Quand une fois la liberté a explosé dans une âme d'homme, les dieux ne peuvent plus rien contre cet homme-là. (Jean-Paul Sartre)</em></div>
</blockquote>
<div data-mce-style="text-align: justify;" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; line-height: 23.25px; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;">Imaginez un jardin ensoleillé, fleurant bon le printemps.</span><span style="font-size: 15px;"> Ève, jeune femme pleine de vie, au regard rieur et aux courbes généreuses, papillonne dans une prairie en fleurs, nue comme un vers et s'en en éprouver aucune gêne. Voilà que son innocente balade la conduit auprès d'un grand arbre charnu, couvert de fruits. C'est l'arbre de la connaissance du bien et du mal, celui-là même sur lequel repose l'interdit divin. L'interdit, cette notion pénible qui semble violer notre liberté... </span><i style="font-size: 15px;">« Suffit-toi toi-même »</i><span style="font-size: 15px;">, lui susurre le serpent à l'oreille. Il ne parlera pas beaucoup plus avant que la belle, sensuelle et délicate, s'approche de l'arbre et effleure de ses doigts la peau lisse et brillante d'un fruit pendu à l'une des branches. Ève sent le désir monter en elle, un frisson le long de sa nuque... L'excitation née de la transgression. Quel mal y aurait-il à se faire du bien, dans ce lieu voué au bonheur et à l'insouciance ? Dieu ne se contredirait-il pas lui-même en voulant restreindre la divine liberté ? Trop réfléchir est usant. Écouter son instinct, obéir à son ventre brûlant, est parfois plus rassurant. En un instant, ses longues mains décrochent l’objet convoité et le mènent jusque sa bouche gourmande. Et sans que le ciel ne lui tombe encore sur la tête, ses belles dents blanches s'enfoncent dans la chaire juteuse du fruit. Sa langue goûte le parfum sucré qui s'en dégage, son palais jouit de ce plaisir fugace. « Adam, où est Adam? Il faut qu'il sache ! » Il arrive, Ève, et en courant. Car il est aussi libre et sot que toi.</span></div>
<div data-mce-style="text-align: justify;" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 15px; line-height: 23.25px; text-align: justify;">
<br />
<a name='more'></a><br /></div>
<div data-mce-style="text-align: justify;" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; line-height: 23.25px; text-align: justify;">
<span style="font-size: 15px;">L’histoire du premier des couples a suscité beaucoup d’interprétations, de l’hérésie cathare du XIIe siècle, qui y voyait une allégorie de l’acte sexuel, justifiant ainsi son dégoût du corps, au relativisme moderne réduisant ce récit à une poétique illustration de notre tendance naturelle à n’en faire qu’à notre tête (théorie déjà développée par Philon, juif platonicien contemporain de Jésus). De leur côté, ceux qui souhaitent enterrer le Bon Dieu n'ont de cesse de tirer de la Genèse le constat d'un Père sadique et injuste, ou encore de</span><span style="font-size: 15px;"> </span><em style="font-size: 15px;">banaliser, falsifier, voire ridiculiser</em><span style="font-size: 15px;"> </span><span style="font-size: 15px;">l'importance du péché originel. « Qu’est-ce que c’est que ce père qui préfère des pommes à ses enfants ? », moquait ainsi Diderot, entretenant au passage le mythe du pommier édénique. Derrière le sarcasme, on devine l’incompréhension. N’est-il pas injuste de la part du Père d’interdire à ses enfants chéris de goûter à l'arbre de la connaissance ? Ainsi raisonne Nietzsche, qui refuse de croire</span><span style="font-size: 15px;"> </span><em style="font-size: 15px;">« en ce Dieu bon qui aurait mis un piège au milieu du jardin de ses créatures »</em><span style="font-size: 15px;">. Mais le philosophe, en marquant cette posture, nie l'enjeu de liberté que suppose la possibilité du péché des origines.</span></div>
<div data-mce-style="text-align: justify;" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 15px; line-height: 23.25px; text-align: justify;">
<br /></div>
<div data-mce-style="text-align: justify;" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 15px; line-height: 23.25px; text-align: justify;">
La liberté et l'usage que l'on en fait, voici la clé de compréhension du péché originel. <em>« Formellement, c'est un acte de désobéissance à l'injonction divine de ne pas manger du fruit de l'arbre de la connaissance du bien et du mal. Fondamentalement, il consiste dans un refus de dépendance de la créature à l'égard de son Créateur, </em>résume Yves Semen, dans son ouvrage sur <em><a data-mce-href="http://www.laprocure.com/sexualite-selon-jean-paul-yves-semen/9782750900366.html" href="http://www.laprocure.com/sexualite-selon-jean-paul-yves-semen/9782750900366.html" target="_blank">La sexualité selon Jean-Paul II</a>. </em>Un peu plus, donc, qu’une simple « <em>erreur de Genèse</em> », comme s’en amusait Boris Vian…</div>
<div data-mce-style="text-align: justify;" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; line-height: 23.25px; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><br /></span></div>
<div data-mce-style="text-align: justify;" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; line-height: 23.25px; text-align: justify;">
<strong><span style="font-size: large;">Deux clés</span></strong></div>
<div data-mce-style="text-align: justify;" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 15px; line-height: 23.25px; text-align: justify;">
<strong><br /></strong></div>
<div data-mce-style="text-align: justify;" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 15px; line-height: 23.25px; text-align: justify;">
Arrêtons-nous un instant sur deux éléments essentiels à la compréhension de ce <em>cataclysme ontologique</em>.</div>
<div data-mce-style="text-align: justify;" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 15px; line-height: 23.25px; text-align: justify;">
<br /></div>
<div data-mce-style="text-align: justify;" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 15px; line-height: 23.25px; text-align: justify;">
Le premier est cette perche tendue par le serpent, à laquelle s’agrippent Adam et Eve. <em>« Vous ne mourrez pas, </em>leur dit-il, <em>mais Dieu sait que, le jour où vous en mangerez, vos yeux s'ouvriront et vous serez comme des dieux, connaissant le bien et le mal »</em>. Classique tactique reptilienne qui consiste à jeter le discrédit sur la volonté divine. Une fois la graine du doute semée, il n'y a plus qu'à tenter l'homme en lui faisant croire que connaitre le bien et le mal serait l'échelon suprême de la liberté. Mais le mal ne se définit-il pas comme l’absence de bien, c’est-à-dire comme l’absence de Dieu, tout comme le froid est l’absence de chaleur ? Or, en tant que résidents à plein temps du jardin d'Eden, Adam et Ève connaissaient déjà « le bien » ! Ce que souligne judicieusement <a data-mce-href="http://www.theologieducorps.fr/" href="http://www.theologieducorps.fr/" target="_blank">le blogueur Incarnare</a><em> : « qui voudrait donc ainsi connaître le mal ? Non pas simplement théoriquement, connaître ce qui est bien et ce qui est mal, mais réellement épouser le mal ? »</em>. Ainsi donc, résume-t-il,<em> « saisir le fruit défendu n'est pas une simple curiosité, mais un choix délibéré de vivre sans Dieu ».</em></div>
<div data-mce-style="text-align: justify;" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 15px; line-height: 23.25px; text-align: justify;">
<em><br /></em></div>
<div data-mce-style="text-align: justify;" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 15px; line-height: 23.25px; text-align: justify;">
Le deuxième élément, en forme de parenthèses, est relevé par Fabrice Hadjadj, dans <em>La Foi des démons</em>. Il concerne la posture d’Eve et la manière dont elle a préparé un terrain propice à sa chute. Le premier acte de ce drame paradisiaque s'est en effet joué bien avant le choix des tourtereaux, bien avant leurs bouchées fatidiques, avant même que le serpent ne vienne faire son numéro de rhétorique. Souvenons-nous que Dieu ordonne seulement de ne pas manger de l'arbre de la connaissance. Or, la femme déclare: <em>« Dieu a dit : vous n’en mangerez pas, vous n’y toucherez pas, sinon vous mourrez »</em>. Elle rajoute un interdit à l'interdit. Ce faisant, elle devient, au moment d'effleurer le fruit convoité, la <em>« sainte nitouche protopécheresse »</em>, qu'épingle Hadjadj : <em>« c'est ainsi que la sainte nitouche se transforme en libertine. On lui montre que ce qui fait sa grande frayeur n'est pas si mauvais qu'elle se le figure. Tout son petit système s'effondre. Facile, après cela, de la précipiter dans le vide. Puisque l'interdit inventé n'avait pas lieu d'être, elle peut croire que l'interdit divin ne vaut guère mieux ».</em></div>
<div data-mce-style="text-align: justify;" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 15px; line-height: 23.25px; text-align: justify;">
<em><br /></em></div>
<div data-mce-style="text-align: justify;" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 15px; line-height: 23.25px; text-align: justify;">
Et le philosophe d’ajouter :<em> « Ne nous étonnons plus de voir des engoncées culbuter dans le dévergondage. Le jour où elles s'aperçoivent à raison que leur excès moralisateur est invivable, elles se mettent à juger à tort que même la vraie morale va contre la vie ».</em></div>
<div data-mce-style="text-align: justify;" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 15px; line-height: 23.25px; text-align: justify;">
<em><br /></em></div>
<div data-mce-style="text-align: justify;" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 15px; line-height: 23.25px; text-align: justify;">
<strong>Le principe du péché originel réside donc dans l'orgueil de la créature qui ne veut pas se reconnaître dépendante de son Créateur,</strong> écrit Semen. Dans le refus de voir que dans l'acceptation de cette dépendance, il y a un acte d'amour. Et donc, qu'au travers du refus de dépendre, il y a un refus de donner son amour. On peut laisser Diderot, Nietzsche et les autres gloser sur la pomme croquée. Reste que, note Jean-Paul II, <em>« l’'enseignement de l'Eglise sur le péché originel peut se révéler extrêmement précieux, même pour l'homme d'aujourd'hui qui, ayant refusé les données de la foi en cette matière, ne parvient plus à trouver une raison à ces revers mystérieux et angoissants du mal dont il fait chaque jour l'expérience et qui finit par osciller entre un optimisme débridé et irresponsable et un pessimisme radical et désespéré »</em>.</div>
<div data-mce-style="text-align: justify;" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 15px; line-height: 23.25px; text-align: justify;">
C’est bien de ce que nous appelons « le péché originel », c’est-à-dire le dos tourné à Dieu, que naissent ces <em>revers mystérieux et angoissants du mal.</em> La honte du corps. Sa chosification. Un sentiment général de désunité.</div>
<div data-mce-style="text-align: justify;" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 15px; line-height: 23.25px; text-align: justify;">
<br /></div>
<h2>
2 - De la honte de soi à la domination de l’autre</h2>
<div>
<br /></div>
<div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://4.bp.blogspot.com/-AtdqmxXil5c/VZp_Lr-tUbI/AAAAAAAAAIk/4yeE0tnR5AM/s1600/AdamEve-608x400.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="http://4.bp.blogspot.com/-AtdqmxXil5c/VZp_Lr-tUbI/AAAAAAAAAIk/4yeE0tnR5AM/s1600/AdamEve-608x400.jpg" /></a></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;">« Ève prit de son fruit et en mangea. Elle en donna aussi à son mari qui était avec elle et il en mangea. Alors leurs yeux à tous deux s'ouvrirent et ils virent qu'ils étaient nus. </span>Ils cousirent des feuilles de figuier et s'en firent des pagnes ». Tel est donc le premier geste accompli par Adam et Ève après l’affront divin. Drôle ! Ils viennent de réaliser la bourde suprême, cataclysme rappelant la chute des anges, et plutôt que de fuir le courroux paternel, plutôt que de se cacher aux yeux de Dieu, ils cherchent à se cacher l’un de l'autre ! Il y a encore peu, « tous deux étaient nus et ils n'avaient point de honte ». Maintenant, ils ont le rouge aux joues et se tricotent des slips de circonstance. </div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Dans les 129 catéchèses données par Jean-Paul II et qui forment ce que l’on appelle aujourd’hui la Théologie du corps, le saint pape souligne l’aspect fondamental de ce passage de la Genèse pour comprendre notre rapport à la sexualité. « La première chose que corrompt le péché originel, c'est la qualité de l'attitude de l'homme et de la femme relativement à leur corps », résume Yves Semen, dans son ouvrage consacré à <a href="http://www.laprocure.com/sexualite-selon-jean-paul-yves-semen/9782750900366.html">La sexualité selon Jean-Paul II</a>. Il ne s'agit pas seulement pour nos amants maudits de cacher les signes extérieurs de leur sexualité, mais de cacher « tout ce qui a trait à la sensibilité, la psychologie et l'affectivité propres à la masculinité et la féminité ». En fait, tout ce qui les fait homme et femme, différents et complémentaires. Il serait donc plus exact de dire que leurs yeux se fermèrent, plutôt qu’ils s’ouvrirent... Ils se fermèrent sur la communion voulue par Dieu. Alors ont disparu la simplicité et la pureté de leur relation première, explique saint Jean-Paul II : « la diversité ou bien la différence de sexe, masculin, et féminin, fut brusquement ressentie et comprise comme un élément de réciproque opposition de personnes » (à consulter pour aller plus loin : le <a href="http://www.theologieducorps.fr/">blog d'Incarnare consacré à la Théologie du corps</a>).</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Ne considérant plus leur sexualité que comme une « sublimation culturelle de la sexualité animale », l’homme et la femme en conçoivent de la honte. De la honte et de la méfiance, puisque, la communion n'étant plus d'actualité, ils prennent soudainement conscience du risque de devenir pour l'autre un simple objet de plaisir, de procréation, d'appropriation ou de valorisation personnelle. Les exemples d'un tel appauvrissement des rapports hommes-femmes (dont la femme fait le plus souvent les frais, il faut bien l’avouer) ne manquent pas : le machisme ordinaire, le jeu des corps sous couvert de « porno-chic » ou d’exploitation porno-beaucoup-moins-chic...</div>
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<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Cet esprit de domination se retrouve aussi au sein du couple, lorsque l’un réclame d’autorité la satisfaction de ses pulsions au nom du « devoir conjugal », ou que l’autre n’attend de ses gesticulations que la perpétuation du nom. Or dans la vision chrétienne, éclairée par Jean-Paul II, réduire la sexualité à l’assouvissement de son propre plaisir ou n’en retenir qu’une justification utilitariste – la reproduction – rend l’homme et la femme incapables de la vraie communion à laquelle ils sont appelés. En bref, l’acte sexuel déconnecté de l’ouverture à la vie n’est pas moins chrétien que celui déconnecté du plaisir partagé. Voilà un sacré coup de pied dans la fourmilière des préjugés !</div>
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<br /></div>
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<span style="font-size: large;"><b>Le sentiment de désunité</b></span></div>
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<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
La honte et l’esprit de domination sont considérés comme deux conséquences directes du péché originel. Il en est une troisième, que Jean-Paul II appelle « la désunité », c'est-à-dire ce que le péché a détruit, à désuni en l’homme. Il illustre cette notion de désunité en se référant au Sermon du Christ sur la montagne : « Il vous a été dit : tu ne commettras pas d'adultère. Eh bien, moi je vous dis, celui qui regarde une femme pour la désirer, celui-là à commis l'adultère avec elle dans son cœur ».</div>
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<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Reprenant la pensée de Jean-Paul II, Semen note que « le Christ attire l'attention sur l'acte intérieur qui est au principe de l'acte extérieur. Jésus le met en lumière pour éclairer du même coup ce qui est dans le cœur de l'homme, ce qui est la source profonde de son péché et qui, en tant que tel est plus important que l'acte extérieur ».</div>
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<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Ainsi, dans le fait de « regarder pour désirer », ce n'est pas tant de se retourner au passage d’une jolie fille (ou d’un joli garçon) qui pose problème, que de se soumettre volontairement à la concupiscence, c’est-à-dire à cette tendance à vouloir profiter de l’autre en consommateur. Réflexe malheureux : l’homme pris en flagrant délit de « relucage » accusera facilement la faiblesse de ses yeux (quand ce n'est pas la taille de la jupe) plutôt que de considérer l'état problématique de son cœur. On sent ici tout le poids de la tradition manichéenne, qui accuse le corps comme source du mal. Accusation que réfute totalement Jean-Paul II ! Il rappelle que c'est le cœur humain qui a été troublé par le péché, pas le corps. « Si le cœur semble rebelle, c'est parce que le cœur de l'homme a perdu la rectitude des origines ».</div>
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<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Une autre facette de la désunité s’établit entre les personnes, lorsqu'elles ne sont plus l'une pour l'autre don d'elles-mêmes, mais sont réduites au statut d'objets. « Il y a une manière de regarder qui transforme le regard de l'autre. En étant objet du désir, l'autre peut finir par se mettre à désirer. C'est pour cela que Jean-Paul II évoque une autre traduction possible du passage de Mt 5, 27,28 : non pas "a commis l'adultère avec elle dans son cœur", mais "l'a rendue adultère dans son cœur". En effet l'homme qui regarde une femme pour la désirer, c'est-à-dire dans une intention non pas de don, mais de captation, met cette femme en situation de porter sur lui-même un regard semblable, la met en état de désirer à son tour et, par conséquent, la rend adultère dans son cœur ».</div>
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<br /></div>
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Jean-Paul II, qui n’en est plus à une révolution près, va jusqu'à dire que l'on peut commettre l'adultère avec sa propre femme. Car l'adultère dans le cœur n'est pas commis seulement par ce que l'homme regarde de telle manière la femme qui n'est pas son épouse, mais précisément par ce qu'ils regardent ainsi une femme. Fut-elle la sienne. Tout cela valant, bien sûr, pour la femme à l'égard de son mari...</div>
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<br /></div>
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<b><span style="font-size: large;">La prière de Tobie</span></b></div>
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<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Le poids du péché originel dans nos relations à l’autre, ne doit pas nous faire oublier que nous sommes tous appelés à être sauvés ! Et que l'union de l'homme et de la femme est, finalement, le signe le plus visible de l'Alliance de Dieu avec l'humanité. Nous sommes donc invités à retrouver le sens de notre vocation profonde, dans le projet de Dieu : la communion. Le seul chemin pour y parvenir, nous dit Jean-Paul II, est l’acceptation de sa propre sexualité pour en faire un chemin de rencontre et d'accueil de l'autre. C'est en ce sens que le mariage est le sacrement primordial, à tel point que la célébration ne s'achève que dans le lit conjugal. L'union des cœurs et l'union des corps…</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Dans la bible, l'exemple du mariage de Tobie et de Sarra montre comment la pureté du cœur et l'attitude de chasteté – c’est-à-dire respectant l’intégrité de la personne et l’intégralité du don (Cf. <a href="http://www.vatican.va/archive/FRA0013/_P80.HTM">La vocation à la chasteté, Catéchisme de l'Eglise catholique</a>) – peuvent rendre l'amour des époux plus fort que la mort. Pour rappel, Sara était une gentille femme, mais frappée d’une malédiction terrible qui fit périr successivement ses sept maris pendant leurs nuits de noces. Or, l'archange Raphaël vint suggérer à Tobie de la prendre pour épouse. Ce qu’il fit, malgré les mises en garde de la belle-famille. Laquelle commençait déjà à creuser sa tombe la nuit tombée… Mais voilà : « quand les parents eurent quitté la chambre en fermant la porte, Tobie sortit du lit et dit à Sara : Lève-toi, ma chère femme, nous allons prier et demander à notre Seigneur d'avoir pitié de nous et de nous protéger ».</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
La prière de Tobie nous introduit à ce que peut apporter la grâce du sacrement du mariage pour combattre, à l'intime même du cœur de l'homme et de la femme, les effets délétères du péché. La voici :</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
<span style="font-size: large;">Tu es béni, Dieu de nos pères, et ton Nom est béni dans tous les siècles des siècles ! Que te bénisse les cieux et toutes tes créatures dans tous les siècles !</span></div>
<div style="text-align: center;">
<span style="font-size: large;"><br /></span></div>
<div style="text-align: center;">
<span style="font-size: large;">C’est toi qui as créé Adam, c’est toi qui a créé Eve sa femme, pour être son secours et son appui, et la race humaine est née de ces deux-là. C’est Toi qui as dit : il ne faut pas que l’homme reste seul, faisons-lui une aide semblable à lui. </span></div>
<div style="text-align: center;">
<span style="font-size: large;"><br /></span></div>
<div style="text-align: center;">
<span style="font-size: large;">Et maintenant, ce n’est pas pour le plaisir et la satisfaction de ma concupiscence que je cherche ma sœur, mais je le fais d’un cœur sincère. Daigne avoir pitié d’elle et de moi et nous mener ensemble à la vieillesse !</span></div>
<div style="text-align: center;">
<span style="font-size: large;"><br /></span></div>
<div style="text-align: center;">
<span style="font-size: large;">Et ils dirent ensemble : Amen ! Amen !</span></div>
<div style="text-align: center;">
<span style="font-size: large;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: right;">
<b>Joseph Gynt</b></div>
</div>
<div style="text-align: right;">
<b>Publication originale : <a href="http://cahierslibres.fr/2014/06/sexe-peche-originel-les-corps-desunis-i/" target="_blank">Cahiers libres.</a></b></div>
<div>
<strong><br /></strong></div>
Anonymoushttp://www.blogger.com/profile/10787528405338444528noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7349160258614836100.post-90125269079296399452015-07-09T18:00:00.000+02:002015-07-08T18:15:49.191+02:00"Grèce ! Grèce ! Grèce ! tu meurs." (Victor Hugo)<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://4.bp.blogspot.com/-4mweucQpIXA/VZuK7ZdaAoI/AAAAAAAAAJc/9CpM_YBIBWw/s1600/greece-flag.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="http://4.bp.blogspot.com/-4mweucQpIXA/VZuK7ZdaAoI/AAAAAAAAAJc/9CpM_YBIBWw/s1600/greece-flag.jpg" /></a></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="background-color: white; font-family: 'Helvetica Neue', 'Segoe UI', Helvetica, Arial, 'Lucida Grande', sans-serif; font-size: large;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="background-color: white; font-family: 'Helvetica Neue', 'Segoe UI', Helvetica, Arial, 'Lucida Grande', sans-serif; font-size: large;">"Depuis assez longtemps les peuples disaient : « Grèce ! </span></div>
<span style="font-size: large;"></span><br />
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="background-color: white; font-family: 'Helvetica Neue', 'Segoe UI', Helvetica, Arial, 'Lucida Grande', sans-serif;">Grèce ! Grèce ! tu meurs. Pauvre peuple en détresse,</span><span style="background-color: white; font-family: 'Helvetica Neue', 'Segoe UI', Helvetica, Arial, 'Lucida Grande', sans-serif;"> </span></span></div>
<span style="font-size: large;">
<span style="background-color: white; font-family: 'Helvetica Neue', 'Segoe UI', Helvetica, Arial, 'Lucida Grande', sans-serif;"><div style="text-align: justify;">
A l'horizon en feu chaque jour tu décroîs. </div>
</span><span style="background-color: white; font-family: 'Helvetica Neue', 'Segoe UI', Helvetica, Arial, 'Lucida Grande', sans-serif;"><div style="text-align: justify;">
En vain, pour te sauver, patrie illustre et chère, </div>
</span><span style="background-color: white; font-family: 'Helvetica Neue', 'Segoe UI', Helvetica, Arial, 'Lucida Grande', sans-serif;"><div style="text-align: justify;">
Nous réveillons le prêtre endormi dans sa chaire, </div>
</span><span style="background-color: white; font-family: 'Helvetica Neue', 'Segoe UI', Helvetica, Arial, 'Lucida Grande', sans-serif;"><div style="text-align: justify;">
En vain nous mendions une armée à nos rois.</div>
</span><div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: 'Helvetica Neue', 'Segoe UI', Helvetica, Arial, 'Lucida Grande', sans-serif;"><br /></span></div>
<span style="background-color: white; font-family: 'Helvetica Neue', 'Segoe UI', Helvetica, Arial, 'Lucida Grande', sans-serif;"><div style="text-align: justify;">
« Mais les rois restent sourds, les chaires sont muettes. </div>
</span><span style="background-color: white; font-family: 'Helvetica Neue', 'Segoe UI', Helvetica, Arial, 'Lucida Grande', sans-serif;"><div style="text-align: justify;">
Ton nom n'échauffe ici que des cœurs de poètes. </div>
</span><span style="background-color: white; font-family: 'Helvetica Neue', 'Segoe UI', Helvetica, Arial, 'Lucida Grande', sans-serif;"><div style="text-align: justify;">
A la gloire, à la vie on demande tes droits. </div>
</span><span style="background-color: white; font-family: 'Helvetica Neue', 'Segoe UI', Helvetica, Arial, 'Lucida Grande', sans-serif;"><div style="text-align: justify;">
A la croix grecque, Hellé, ta valeur se confie. </div>
</span><span style="background-color: white; font-family: 'Helvetica Neue', 'Segoe UI', Helvetica, Arial, 'Lucida Grande', sans-serif;"><div style="text-align: justify;">
C'est un peuple qu'on crucifie ! </div>
</span><div style="background-color: white; font-family: 'Helvetica Neue', 'Segoe UI', Helvetica, Arial, 'Lucida Grande', sans-serif; text-align: justify;">
Qu'importe, hélas ! sur quelle croix !"</div>
<div style="background-color: white; font-family: 'Helvetica Neue', 'Segoe UI', Helvetica, Arial, 'Lucida Grande', sans-serif; text-align: justify;">
<br /></div>
</span><br />
<div style="text-align: right;">
<span style="font-size: large;"><br /></span></div>
<div style="text-align: right;">
<span style="font-size: large;"><br /></span></div>
<div style="text-align: right;">
<span style="font-size: large;"><b>Victor Hugo, Les orientales, 1829</b></span></div>
Anonymoushttp://www.blogger.com/profile/10787528405338444528noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7349160258614836100.post-76230736921499157152015-07-07T10:10:00.000+02:002015-07-07T10:10:41.933+02:00De la dette (JPII)<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://1.bp.blogspot.com/-NxekYGGjWKA/VZuIwZulU-I/AAAAAAAAAJQ/MxQgNB39GB8/s1600/crise-grecque.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="http://1.bp.blogspot.com/-NxekYGGjWKA/VZuIwZulU-I/AAAAAAAAAJQ/MxQgNB39GB8/s1600/crise-grecque.jpg" /></a></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="background-color: white; font-family: Tahoma, Verdana, Segoe, sans-serif; line-height: 20px;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="background-color: white; font-family: Tahoma, Verdana, Segoe, sans-serif; line-height: 20px;"><span style="font-size: large;">"Le principe que les dettes doivent être payées est assurément juste ;</span> mais il n'est pas licite de demander et d'exiger un paiement quand cela reviendrait à imposer en fait des choix politiques de nature à pousser à la faim et au désespoir des populations entières. On ne saurait prétendre au paiement des dettes contractées si c'est au prix de sacrifices insupportables. Dans ces cas, il est nécessaire — comme du reste cela est entrain d'être partiellement fait — de trouver des modalités d'allégement, de report ou même d'extinction de la dette, compatibles avec le droit fondamental des peuples à leur subsistance et à leur progrès."</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="background-color: white; font-family: Tahoma, Verdana, Segoe, sans-serif; line-height: 20px;"><br /></span></div>
<b><div style="text-align: right;">
<b>Jean-Paul II, <a href="http://w2.vatican.va/content/john-paul-ii/fr/encyclicals/documents/hf_jp-ii_enc_01051991_centesimus-annus.html" target="_blank">Centesimus annus</a>, 1991.</b></div>
</b>Anonymoushttp://www.blogger.com/profile/10787528405338444528noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7349160258614836100.post-38384310174843488642015-07-06T13:51:00.002+02:002015-07-06T13:51:26.895+02:00Détruire la misère (Victor Hugo)<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://1.bp.blogspot.com/-CImD3VWQw5c/VZpraLObXDI/AAAAAAAAAGQ/uugO0mpE-j0/s1600/victor_hugo.4jpg.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="http://1.bp.blogspot.com/-CImD3VWQw5c/VZpraLObXDI/AAAAAAAAAGQ/uugO0mpE-j0/s1600/victor_hugo.4jpg.jpg" /></a></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;">« Je ne suis pas, Messieurs, de ceux qui croient qu’on peut supprimer la souffrance en ce monde, la souffrance est une loi divine, mais je suis de ceux qui pensent et qui affirment qu’on peut détruire la misère. </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;">Remarquez-le bien, Messieurs, je ne dis pas diminuer, amoindrir, limiter, circonscrire, je dis détruire. La misère est une maladie du corps social comme la lèpre était une maladie du corps humain ; la misère peut disparaître comme la lèpre a disparu. Détruire la misère ! Oui, cela est possible ! Les législateurs et les gouvernants doivent y songer sans cesse ; car, en pareille matière, tant que le possible n’est pas le fait, le devoir n’est pas rempli. »</span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><br /></span></div>
<div style="text-align: right;">
<span style="font-size: large;"><b>Victor Hugo,</b></span></div>
<div style="text-align: right;">
<span style="font-size: large;"><b>Discours à l’Assemblée nationale, 9 juillet 1849</b></span></div>
Anonymoushttp://www.blogger.com/profile/10787528405338444528noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7349160258614836100.post-88238905706603793132015-07-03T16:57:00.000+02:002015-07-03T16:57:54.982+02:00Notre peur la plus profonde<div style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 15px; line-height: 23.25px;">
<a data-mce-href="http://cahierslibres.fr/wp-content/uploads/2013/12/nelson_mandela.jpg" href="http://cahierslibres.fr/wp-content/uploads/2013/12/nelson_mandela.jpg"><img alt="nelson_mandela" class="size-medium wp-image-3123 aligncenter" data-mce-src="http://cahierslibres.fr/wp-content/uploads/2013/12/nelson_mandela-300x182.jpg" src="http://cahierslibres.fr/wp-content/uploads/2013/12/nelson_mandela-300x182.jpg" style="display: block; margin-left: auto; margin-right: auto;" /></a></div>
<br />
<blockquote style="text-align: justify;">
"Notre peur la plus profonde n'est pas que nous ne soyons pas à la hauteur.</blockquote>
<blockquote>
<div style="text-align: justify;">
Notre peur la plus profonde est que nous sommes puissants au-delà de toutes limites.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
C'est notre propre lumière et non notre obscurité qui nous effraie le plus.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Nous nous posons la question... Qui suis-je, moi, pour être brillant, radieux, talentueux et merveilleux ?</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
En fait, qui êtes-vous pour ne pas l'être ?</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Vous êtes un enfant de Dieu.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Vous restreindre, vivre petit, ne rend pas service au monde. L'illumination n'est pas de vous rétrécir pour éviter d'insécuriser les autres.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Nous sommes nés pour rendre manifeste la gloire de Dieu qui est en nous.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Elle ne se trouve pas seulement chez quelques élus, elle est en chacun de nous. Et, au fur et à mesure que nous laissons briller notre propre lumière, nous donnons inconsciemment aux autres la permission de faire de même.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
En nous libérant de notre propre peur, notre puissance libère automatiquement les autres."</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<br /><br /><br /><div style="text-align: right;">
<b>Marianne Williamson, </b><b>citée par Nelson Mandela dans son discours d'investiture à la présidence de la République de l’Afrique du Sud, 1994.</b></div>
</blockquote>
<blockquote>
<div style="text-align: right;">
<br /></div>
</blockquote>
Anonymoushttp://www.blogger.com/profile/10787528405338444528noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7349160258614836100.post-32715672943918710672015-07-02T17:28:00.000+02:002015-07-02T17:28:14.699+02:00A la vie comme en vers, laisser dire et bien faire<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://3.bp.blogspot.com/-e3ABb8LId3o/VZVYGtiW4MI/AAAAAAAAAFo/OrbYK53rhMQ/s1600/Ane-fable.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="http://3.bp.blogspot.com/-e3ABb8LId3o/VZVYGtiW4MI/AAAAAAAAAFo/OrbYK53rhMQ/s1600/Ane-fable.jpg" /></a></div>
<br /><br />Un caprice, un fantasme, une brise fantasque :<br />l’édito cette semaine dansera sur douze pieds,<br />empruntant la trame d’une morale célèbre<br />pour répondre aux critiques de nos libres cahiers.<br /><br />Il était une fois, donc, dans une maison,<br />un brave garçon qui n’osait jamais rien dire<br />ni faire quoi que ce soit, soit par peur des soupirs,<br />des mauvaises critiques ou du qu’en-dira-t-on.<br /><br />Un beau matin son père, pour lui faire la leçon,<br />l’envoya monter l’âne qui broutait le gazon.<br />Ensemble ils s’en allèrent s’exposer au village<br />aux regards des rupins et à leurs commérages.<br /><br />« Voyez donc ce gamin freluquet, qu’ils jasaient,<br />voyant passer le cortège et ses trois acteurs.<br />Faut-il qu’il ait les jambes en coton pour voler<br />la place confortable à son vieux géniteur ! »<br />« Voilà bien la jeunesse, répondait un voisin,<br />insolente et sans gêne, ni soin pour les anciens ».<br /><br />Rendu à la maison, le père interrogea<br />son gars pour savoir l’effet sur lui de l’affaire :<br />« dis, as-tu ouï ces vilenies à ton endroit ? »<br />« Oui mon père, fit son fils, et j’en ai bien souffert ».<br />« Bien, dit l’ancien, demain nous recommencerons,<br />mais c’est moi, cette fois-ci, qui monterai l’ânon ».<br /><br />Ce qui fut décidé fut bien fait et alors,<br />à nouveau s’en alla parader l’équipage.<br />« Voyez ce vieil orgueilleux, cria-t-on de rage,<br />comme il est attaché à son propre confort :<br />il en laisse, c’est bien triste, la tâche à son moutard<br />de pousser fort aux fessiers l’âne cabochard ! »<br />Un autre en écho : « tels sont nos vieux à présent,<br />vaniteux et sans cœur pour nos pauvres enfants ».<br /><br />Ils revinrent le lendemain, marchant nez au vent<br />aux côtés du baudet tout couvert de leurs lots.<br />Et toujours s’entendaient les murmures des gens :<br />« ont-ils si peu de pitié pour la pauvre bête,<br />qu’ils la mènent souffrante à trainer leur fardeau ? »<br /><br />Le jour suivant, ils portèrent eux-mêmes leurs affaires,<br />laissant l’âne trottiner à dix mètres derrières.<br />« C’est misère que de les voir suer pour ménager<br />les flancs d’une bête juste conçue pour porter ! »<br /><br />A toutes les fois et pour chaque circonstance,<br />les pics fusèrent sur eux, en sens et contresens.<br /><br />« Comprends-tu la leçon ? », demanda le papa<br />à son fils assidu, la semaine finie.<br />« Ah dam oui, répliqua-t-il. Il n’est pas de choix<br />qui n’attire la critique et les mauvais esprits !<br />Quoique l’on fasse, il s’en trouve toujours au parloir<br />pour ne point l’apprécier et vous le faire savoir ».<br /><br />Pas de quoi s’alarmer car ainsi va la vie :<br />c’est le prix à payer pour celui qui agit.<br /><br />Est bien fou du cerveau, comme disait La Fontaine,<br />qui prétend contenter tout le monde sans peine !<br /><br /><div style="text-align: right;">
<span style="font-weight: bold;"><br /></span></div>
<b><div style="text-align: right;">
<br /></div>
<div style="text-align: right;">
<b>Joseph Gynt</b></div>
<div style="text-align: right;">
<b>Edito publié sur les <a href="http://cahierslibres.fr/2013/11/edito-a-la-vie-comme-en-vers-laisser-dire-et-bien-faire/?preview=true&preview_id=2823&preview_nonce=48e515e65f" target="_blank">Cahiers libres</a>, le 26 novembre 2013.</b></div>
</b>Anonymoushttp://www.blogger.com/profile/10787528405338444528noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7349160258614836100.post-38179741691700216002014-01-31T14:15:00.000+01:002015-07-06T14:16:08.235+02:00Rue du cirque<div data-mce-style="text-align: justify;" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 15px; line-height: 23.25px; text-align: justify;">
<strong><a data-mce-href="http://cahierslibres.fr/wp-content/uploads/2014/01/clown.jpg" href="http://cahierslibres.fr/wp-content/uploads/2014/01/clown.jpg"><img alt="clown triste" class="size-full wp-image-3559 alignleft" data-mce-src="http://cahierslibres.fr/wp-content/uploads/2014/01/clown.jpg" height="300" src="http://cahierslibres.fr/wp-content/uploads/2014/01/clown.jpg" style="float: left;" width="225" /></a>Les gens normaux sont des présidents comme les autres.</strong> Un homme, sa maîtresse, une chambre au 20 rue du Cirque. Les cyniques se réjouiront qu’à cette même adresse, Closer a été élevé au rang de journal d’investigation, et François Hollande à celui de <i>véritable chef d’Etat</i>, à la suite de nos rois soleil, de nos Félix Faure. Favorites et pompe funèbre. Tristes promotions. Les papillonnages présidentiels ont toujours des airs de vaudeville, qui font rire assez fort pour ne pas entendre les pleurs. Et pour nous faire oublier tout le reste. Nous n’aurons même pas eu la grâce d’un entracte entre deux numéros…</div>
<div data-mce-style="text-align: justify;" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 15px; line-height: 23.25px; text-align: justify;">
Rue du cirque médiatique, un clown en a caché bien d’autres. Plus tristes encore.</div>
<div data-mce-style="text-align: justify;" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 15px; line-height: 23.25px; text-align: justify;">
<br /></div>
<div data-mce-style="text-align: justify;" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 15px; line-height: 23.25px; text-align: justify;">
Nous aimerions parfois un peu de calme. Que la musique s’arrête, que la lumière s’éteigne sous le chapiteau. Juste du silence. Au moins pour s’assurer de ce qu’il convient de dire. Car on se fatigue à moquer sans cesse.</div>
<div data-mce-style="text-align: justify;" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 15px; line-height: 23.25px; text-align: justify;">
Nous voudrions dans les <em>Cahiers</em> que ce silence soit le maître mot de nos postures, et que ce soit toujours sur la pointe des pieds que l’on vienne le troubler d’un billet. Y glisser comme <a data-mce-href="http://cahierslibres.fr/2014/01/nouveaute/" href="http://cahierslibres.fr/2014/01/nouveaute/" target="_blank">une parole, </a>enveloppée de silence.</div>
<div data-mce-style="text-align: justify;" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 15px; line-height: 23.25px; text-align: justify;">
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<div data-mce-style="text-align: justify;" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 15px; line-height: 23.25px; text-align: justify;">
A notre mesure, nous voudrions nous élever à nous pencher sur les choses de la vie, plutôt que de tomber à vouloir les regarder de haut. Laisser se reposer l’Auguste et le contre-pitre. Et, si possible, pourquoi pas, intéresser. Par le plus bel intéressement qui soit : celui qui ne cherche pas d’autre but que de faire grandir. Le lecteur comme l’auteur.</div>
<div data-mce-style="text-align: right;" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 15px; line-height: 23.25px; text-align: right;">
<strong>Joseph Gynt</strong></div>
<div data-mce-style="text-align: right;" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 15px; line-height: 23.25px; text-align: right;">
<strong>Edito publié sur les <a href="http://cahierslibres.fr/2014/01/rue-du-cirque/" target="_blank">Cahiers libres</a>, le 14 janvier 2014.</strong></div>
Anonymoushttp://www.blogger.com/profile/10787528405338444528noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7349160258614836100.post-25198596792968442932014-01-29T14:12:00.000+01:002015-07-06T14:13:41.018+02:00Du journalisme et des journalistes #4 : les nouveaux horizons<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://3.bp.blogspot.com/-lkyurB_9IAo/VZpwdzNlveI/AAAAAAAAAG4/Y9_hH_nAZ5k/s1600/journalismeA.bmp" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="319" src="http://3.bp.blogspot.com/-lkyurB_9IAo/VZpwdzNlveI/AAAAAAAAAG4/Y9_hH_nAZ5k/s400/journalismeA.bmp" width="400" /></a></div>
<blockquote class="tr_bq" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 15px; line-height: 23.25px; text-align: center;">
<i>« Homère est nouveau, ce matin, et rien n’est peut-être aussi vieux que le journal d’aujourd’hui » (Charles Péguy)</i></blockquote>
<div style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 15px; line-height: 23.25px;">
<i><br /></i></div>
<div class="excerpt" data-mce-style="text-align: justify;" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 15px; line-height: 23.25px; text-align: justify;">
<a data-mce-href="http://cahierslibres.fr/wp-content/uploads/2014/01/journalismeA.bmp" href="http://cahierslibres.fr/wp-content/uploads/2014/01/journalismeA.bmp"><img alt="journalismeA" class="alignnone size-medium wp-image-3737" data-mce-src="http://cahierslibres.fr/wp-content/uploads/2014/01/journalismeA.bmp" src="http://cahierslibres.fr/wp-content/uploads/2014/01/journalismeA.bmp" height="1" width="1" /></a><span class="run-in" style="letter-spacing: 0.1em; text-transform: uppercase;">SITES D’INFORMATION EN LIGNE, BLOGS SPÉCIALISÉS, RÉSEAUX SOCIAUX…</span> L’explosion du journalisme multimédia a frappé la profession de plein fouet. Ce n’est plus un secteur qui est en crise, c’est tout un système qui change. Brutalement. Et les gens de l’art peinent à trouver un modèle rentable à déployer. Derrière les questionnement économiques (lire à ce propos notre <a data-mce-href="http://cahierslibres.fr/2014/01/du-journalisme-des-journalistes-3-la-course-la-rentabilite/" href="http://cahierslibres.fr/2014/01/du-journalisme-des-journalistes-3-la-course-la-rentabilite/" target="_blank">chapitre #3</a>), se sont les fondements mêmes de la profession de journaliste qui sont bousculés. Celle-ci doit affronter la révolution technologique en même temps qu’une suspicion grandissante à leur égard. Passée la vague des <a data-mce-href="http://cahierslibres.fr/2014/01/du-journalisme-et-des-journalistes-1-nouvelle-epoque-vieilles-rancoeurs/" href="http://cahierslibres.fr/2014/01/du-journalisme-et-des-journalistes-1-nouvelle-epoque-vieilles-rancoeurs/" target="_blank">sempiternelles reproches</a>, c’est une bonne nouvelle. Car cela les force à se réinventer. Une chance à saisir pour qui porte autant d’exigence citoyenne.</div>
<div class="excerpt" data-mce-style="text-align: justify;" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 15px; line-height: 23.25px; text-align: justify;">
<br />
<a name='more'></a><br /></div>
<h1 data-mce-style="text-align: justify;" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 26px; font-weight: normal; text-align: justify;">
L’ère de l’urgence permanente</h1>
<blockquote style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 18px; font-style: italic;">
"La question de l’intelligibilité n’est plus assumée par le journaliste"</blockquote>
<div data-mce-style="text-align: justify;" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 15px; line-height: 23.25px; text-align: justify;">
Nous voulons croire que le basculement numérique ne marque pas la fin des journaux papiers. Ne serait-ce parce qu’il sera toujours difficile d’envelopper ses œufs avec un Ipad... Mais marquera-t-il la fin des journalistes ? Car pour la première fois dans l’histoire de la presse, les rédacteurs se retrouvent, au moins sur l’échange de contenus, en pleine concurrence avec leurs lecteurs. Le journaliste, qui ne devait gérer jusqu’à maintenant que ses relations entre son objectif d’information et la rentabilité de ses services, se retrouve à devoir concilier, en plus, avec l’interconnexion des producteurs d’infos. Dans cette partie de billard à trois bandes, « il semblerait que le journaliste soit définitivement descendu de son piédestal pour se mêler à la foule, pour produire et diffuser avec elle », remarquent Valérie Croissant et Annelise Toubo, dans une étude sur la question publiée en 2013 (Dans Matière et esprit du journal, supervisé par Alexis Lévrier et Adeline Wrona.). Quelle valeur ajoutée apporte-t-il alors ?</div>
<div data-mce-style="text-align: justify;" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 15px; line-height: 23.25px; text-align: justify;">
<br /></div>
<div data-mce-style="text-align: justify;" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 15px; line-height: 23.25px; text-align: justify;">
<strong>L’accessibilité du contenu y gagne ce que le corporatisme journalistique y perd. Mais peut-être aussi, avec lui, l’exigence de vérité, la rigueur professionnelle et l’esprit d’analyse que peut, que doit garantir l’organisation éditoriale.</strong> « Un journaliste ne s’improvise pas comme un gâcheur de plâtre », prévenait dès le XIXème siècle Henri Fouquier, collaborateur du <i>Figaro</i>. Comme l’indique Jean Quatremer, correspondant à Bruxelles pour <i>Libération</i>, « une information doit être traitée, vérifiée, recoupée avant d’être certifiée comme information ». Arrive ensuite sa retranscription, avec tout le travail d’analyse et de vulgarisation. Ainsi que l'art de l'image et de la lettre. Tout cela nécessite du temps et des compétences. Des spécialistes.</div>
<div data-mce-style="text-align: justify;" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 15px; line-height: 23.25px; text-align: justify;">
<br /></div>
<div data-mce-style="text-align: justify;" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 15px; line-height: 23.25px; text-align: justify;">
Le problème est que l’ère d’internet impose un changement des pratiques, pas toujours heureux. La maîtrise de l’exercice rédactionnel, par exemple, jusque-là brandie comme compétence distinctive par les professionnels, s’efface devant leur capacité à maîtriser les rouages du web. Ce qui fait préférer aux belles formules travaillées, les jolis mots clés qui permettront au journaliste 2.0 de mener à bien sa stratégie de référencement. « Dans cette perspective, tout rédacteur qui persiste à travailler l’originalité de son titre, le second degré, le sens figuré, le jeu de mots, perd en visibilité et se trouvera finalement pénalisé », notent Valérie Croissant et Annelise Toubo. Autre point soulevé par ces dernières : si la recherche du scoop reste inscrite dans l’ADN du journaliste, l’urgence se situe désormais dans la mise en circulation immédiate de l’information. « Quelque soit le type de publication considéré, expliquent-elles, l’injonction permanente de l’urgence rend impossible une recherche éventuelle de cohérence dans la mise en scène, la mise en ordre des informations. Le discours sur le monde construit par le journal éclate pour devenir une simple liste de nouvelles, diffusée sans laisser le temps nécessaire à la mise en histoire de l’actualité. La question de l’intelligibilité n’est plus assumée par le journaliste, mais transférée au lecteur qui prend en charge la construction du sens à partir de fragments ».</div>
<div data-mce-style="text-align: justify;" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 15px; line-height: 23.25px; text-align: justify;">
<br /></div>
<h1 data-mce-style="text-align: justify;" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 26px; font-weight: normal; text-align: justify;">
Le papier, voie d’excellence</h1>
<blockquote style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 18px; font-style: italic;">
<div data-mce-style="text-align: justify;" style="text-align: justify;">
"Il y a 15 ans, on lisait un journal pour s'informer, aujourd'hui, on lit un journal pour comprendre"</div>
</blockquote>
<div data-mce-style="text-align: justify;" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 15px; line-height: 23.25px; text-align: justify;">
« Le contexte actuel exige du journaliste qu’il soit créatif », estime Henri Rigeat, ancien président de l’AFP, aujourd’hui à la tête du CFJ. « Nous devons inventer une façon nouvelle de travailler, d'autres formes éditoriales, c'est très exaltant », confirme Vincent Giret, directeur délégué de la rédaction de <i>Libération</i>. On a vu fleurir ces dernières années des supports privilégiant des reportages au long court, des récits journalistiques courant sur plusieurs pages, au mépris des règles de maquette en vigueur et à la barbe des flots numériques. Citons pour exemple les revues <i>XXI</i>, <i>Long</i> <i>Court</i>, <i>Schnock</i>, <i>Au</i> <i>fait</i>, <i>180°</i>, <i>L’éléphant</i>, <i>Fooding</i>, <i>The</i> <i>good</i> <i>life</i>, <i>Charles</i>… Si elles restent quelque peu élitistes aux yeux de certains, ces initiatives affirment le positionnement radicalement différent du papier par rapport aux contenus numériques. Le premier devient le temps de l’analyse et de la belle plume, quand les seconds se vouent au tourbillon des actualités. « Il y a 15 ans, on lisait un journal pour s'informer, aujourd'hui, on lit un journal pour comprendre », confirme Fabrice Rousselot, directeur de la rédaction de <i>Libération</i>. Dans ce contexte, la règle est implacable : si le papier veut survivre, il doit viser l’excellence. Il doit offrir « ce que l’on ne trouve pas ailleurs », selon Jean Quatremer, car il se trouve en bout de chaine et doit, pour cette raison, viser la valeur ajoutée absolue ». Ce qui laisse en suspend la question du prix que les lecteurs sont prêts à payer pour cette exigence... Car la plupart de ces publications ont opté pour un modèle économique sans publicité.</div>
<div data-mce-style="text-align: justify;" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 15px; line-height: 23.25px; text-align: justify;">
<br /></div>
<div data-mce-style="text-align: justify;" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 15px; line-height: 23.25px; text-align: justify;">
<strong>Si le papier devient le terrain de l’excellence, il y a tout lieu de penser qu’il sera aussi le garant de l’avenir d’un journalisme « noble ».</strong> Quitte à empiéter sur le terrain de la littérature. Faut-il pour autant l’opposer au web, comme le soutiennent les fondateurs de la Revue <em>XXI</em> ? Dans leur <i>Manifeste pour un autre journalisme</i>, publié en janvier 2013, Patrick de Saint-Exupery et Laurent Beccaria affirment que la presse se rend victime d'un « bluff technologique ». Ils dénoncent un « journalisme assis », un « journalisme d'écran » qui néglige le reportage. « Le problème n’est pas d’opposer l’écran et le papier, les modernes et les anciens, précise Beccaria. Simplement, le numérique n’est pas LA solution. Quand <i>The</i> <i>Economist</i>, dont la version papier marche très bien, met le paquet sur le numérique, ça ne prend pas. Quand le magazine <i>Wired</i> lance une application, non plus. Le <i>Guardian</i>, qui a été pionnier sur le numérique, perd 100 000 livres par semaine avec son site ! Inversement, le <i>Canard</i> <i>Enchaîné</i> a su résister et rester un rendez-vous « papier » que le lecteur attend, chaque mercredi ». Le succès de <i>XXI</i> va aussi dans ce sens. A l’opposé, certains comme Serge Michel, directeur adjoint des rédactions du <i>Monde</i>, persistent à considérer que « le numérique est un journalisme à part entière » et que « internet n’est pas un piège, mais un multiplicateur de la presse ». L'exemple de <em>Médiapart</em> est ici révélateur : un site d'information qui fait de l'indépendance une marque de fabrique, en ne vivant que de ses abonnements. « <a data-mce-href="http://www.dailymotion.com/Mediapart" href="http://www.dailymotion.com/Mediapart" target="_blank">Seuls nos lecteurs peuvent nous acheter</a> », affirme-t-il. Alors, où trouver la <i>via media </i>?</div>
<div data-mce-style="text-align: justify;" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 15px; line-height: 23.25px; text-align: justify;">
<br /></div>
<h1 data-mce-style="text-align: justify;" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 26px; font-weight: normal; text-align: justify;">
La fin du collectif anonyme</h1>
<blockquote style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 18px; font-style: italic;">
<div data-mce-style="text-align: justify;" style="text-align: justify;">
"Un retour aux sources et à la valorisation des plumes"</div>
</blockquote>
<div data-mce-style="text-align: justify;" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 15px; line-height: 23.25px; text-align: justify;">
Outre l’arrivée des sites de presse en ligne, l’émergence des réseaux sociaux a permis un rapprochement entre les journalistes et leurs lecteurs. Une évolution à mettre en perspective avec cette tendance en vogue aux Etats-Unis : le « personal branding », une petite révolution culturelle qui fait des journalistes de véritables sous-produits de leurs journaux, « des marques susceptibles de se vendre toutes seules » (<a data-mce-href="http://www.lemonde.fr/idees/article/2009/09/26/les-journalistes-vont-ils-devenir-des-marques-grace-a-internet-par-xavier-ternisien_1245462_3232.html" href="http://www.lemonde.fr/idees/article/2009/09/26/les-journalistes-vont-ils-devenir-des-marques-grace-a-internet-par-xavier-ternisien_1245462_3232.html" target="_blank">Xavier Ternisien, Le Monde, 2009</a>). Cette approche marque la fin de l’idée du « collectif anonyme ». Le lecteur vient au journal par la confiance qu’il accorde à tel journaliste, sur tel sujet, et non plus au titre. L’exemple des trois chroniqueurs vedettes du <i>Washington post</i>, qui l’ont quitté pour rejoindre le <i>New York Times</i> sur internet, est à ce titre très instructifs : « les lecteurs les ont suivis et c’est aujourd’hui le seul site d’informations politiques rentable », note Jean Quatremer. Lui même est d’ailleurs plus connu aujourd’hui par son compte <a data-mce-href="https://twitter.com/quatremer" href="https://twitter.com/quatremer" target="_blank">twitter</a> et son blog – <a data-mce-href="http://bruxelles.blogs.liberation.fr/" href="http://bruxelles.blogs.liberation.fr/" target="_blank"><i>Coulisses de Bruxelles</i></a> – que par ses écrits dans les colonnes de <i>Libération</i>. <strong>« Internet a redonné du pouvoir à des journalistes qui l’avaient perdu et qui étaient largement considérés comme interchangeables »</strong>, affirme-t-il. Un retour aux sources et à la valorisation des plumes ? Peut-être. Un bon moyen, aussi, de toujours viser l’excellence. Car, comme ironise le célèbre bloggueur américain Michael Arrington, « les journalistes ont toujours beaucoup d'importance, surtout les bons ! » Dès lors, le plus gros danger qui se dessine est surement celui de l’envolée des égos… Mais là, rien de bien nouveau.</div>
<div data-mce-style="text-align: justify;" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 15px; line-height: 23.25px; text-align: justify;">
<br /></div>
<div data-mce-style="text-align: right;" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 15px; line-height: 23.25px; text-align: right;">
<strong>Joseph Gynt</strong></div>
<div data-mce-style="text-align: right;" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 15px; line-height: 23.25px; text-align: right;">
<strong>Publié par <a href="http://cahierslibres.fr/2014/01/du-journalisme-des-journalistes-4-les-nouveaux-horizons/" target="_blank">Cahiers libres</a>, le 29 janvier 2014.</strong></div>
<div data-mce-style="text-align: left;" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 15px; line-height: 23.25px;">
<br /></div>
Anonymoushttp://www.blogger.com/profile/10787528405338444528noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7349160258614836100.post-1092601040369987822014-01-22T14:08:00.000+01:002015-07-06T14:10:40.215+02:00Du journalisme et des journalistes #3 : la course à la rentabilité<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://3.bp.blogspot.com/-uATkJn_wwGw/VZpvyu3hKvI/AAAAAAAAAGw/Z-1J7cC-0Cc/s1600/journalisme3.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="323" src="http://3.bp.blogspot.com/-uATkJn_wwGw/VZpvyu3hKvI/AAAAAAAAAGw/Z-1J7cC-0Cc/s400/journalisme3.jpg" width="400" /></a></div>
<div class="excerpt" data-mce-style="text-align: justify;" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 15px; line-height: 23.25px; text-align: justify;">
<span class="run-in" style="letter-spacing: 0.1em; text-transform: uppercase;"><br /></span></div>
<div class="excerpt" data-mce-style="text-align: justify;" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 15px; line-height: 23.25px; text-align: justify;">
<span class="run-in" style="letter-spacing: 0.1em; text-transform: uppercase;">« CHUTE DES VENTES ET DES RECETTES PUBLICITAIRES,</span> déficits généralisés, plans de départs, cessions en rafales : la presse écrite française - nationale, régionale ou magazine - décline sans parvenir à redresser la barre grâce à ses investissements dans le numérique », constate l’<i>AFP</i> en ce début d’année. Une fâcheuse tendance que le monde de la presse peine à affronter. Aux difficultés économiques et technologiques s’ajoutent les caprice de certains acteurs, comme le distributeur Presstalis qui fait peser sur les journaux des coût très importants, ou encore La Poste, qui annonce une augmentations de ses tarifs alors même qu’elle ne veut plus couvrir toutes les campagnes.</div>
<div class="excerpt" data-mce-style="text-align: justify;" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 15px; line-height: 23.25px; text-align: justify;">
<br />
<a name='more'></a></div>
<h1 data-mce-style="text-align: justify;" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 26px; font-weight: normal; text-align: justify;">
<b><br /></b></h1>
<h1 data-mce-style="text-align: justify;" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 26px; font-weight: normal; text-align: justify;">
<b>Hausses de prix</b></h1>
<div data-mce-style="text-align: justify;" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 15px; line-height: 23.25px; text-align: justify;">
Pour faire face, les principaux quotidiens français ont récemment décidé d’augmenter leurs prix de vente : + 10 centimes pour <i>Libération</i> et <i>l’Humanité</i>, + 20 centimes pour <i>Le</i> <i>Figaro</i>, + 90 centimes à 1 euro pour <i>Aujourd’hui</i> <i>en</i> <i>France</i>… <i>Le</i> <i>Monde </i>et <i>Les Echos</i> atteignent quant à eux la barre symbolique des 2 euros. « Il nous faut dégager des nouvelles ressources car nous avons besoin de créer de plus en plus une différenciation entre les contenus gratuits publiés sur internet, y compris nos propres sites », a justifié Marc Feuillée, président du Syndicat de la presse quotidienne nationale (SPQN). Les prix ainsi augmentés restent à peu près dans la même gamme que les équivalents à l'étranger ((Par exemple : 2,50 dollars (1,82 euros) pour le <i>New York Times</i>, 1,40 livre (1,69 euro) pour <i>The</i> <i>Guardian</i>, 2,5 livres (3,01 euros) pour <i>The</i> <i>Financial</i> <i>Times</i>, selon l’<i>AFP</i>.)), mais souvent sans atteindre leur nombre de pages…</div>
<div data-mce-style="text-align: justify;" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 15px; line-height: 23.25px; text-align: justify;">
<br /></div>
<h1 data-mce-style="text-align: justify;" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 26px; font-weight: normal; text-align: justify;">
<b>Aides à la presse</b></h1>
<div data-mce-style="text-align: justify;" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 15px; line-height: 23.25px; text-align: justify;">
Bien sur, le secteur bénéficie d’aides de l’Etat. La ministre de la Culture et de la Communication, Aurélie Filippetti, a annoncé en décembre dernier les données de soutien public à la presse écrite pour 2012. Dans le top 10 figurent 6 titres de presse quotidienne. En tête, <i>Le</i> <i>Monde</i> et <i>Le</i> <i>Figaro</i>, reçoivent chacun plus de 18M d’euros d’aides. Près de 12M pour <i>Ouest France</i>, puis autour de 10M pour <i>La Croix</i>, et <i>Libération</i>. A noter que pour <i>Le</i> <i>Monde</i> et <i>Le</i> <i>Figaro</i>, plus de 80% de leurs 18 millions d'euros octroyés sont des aides postales ou des aides aux tiers. ,</div>
<div data-mce-style="text-align: justify;" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 15px; line-height: 23.25px; text-align: justify;">
Ce système d’aide est aujourd’hui décrié. Dans un rapport publié en 2012, le député PS Michel Françaix avait déjà souligné les incohérences du système : « La France est le pays en Europe qui aide le plus sa presse : 11 % de son chiffre d’affaires vient de l’Etat. Et pourtant, la presse quotidienne est à l’agonie parce qu’elle n’a pas changé ses choix éditoriaux, ni remis en cause des outils de production et de distribution ! Elle a supprimé 30 % de journalistes en 30 ans en pensant que c'était la solution. Comme disait Edgar Faure, l’immobilisme est en marche, et rien ne pourra l’arrêter. » Parmi ses sévères reproches : « l’Etat soutient le portage, La Poste, et la distribution, via Presstalis. Il aide donc trois sources qui se concurrencent. C’est n’importe quoi, il faut choisir ! »</div>
<div data-mce-style="text-align: justify;" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 15px; line-height: 23.25px; text-align: justify;">
Le Gouvernement entend modifier l’orientation des aides à la presse sur un double objectif stratégique : d’une part « pour accélérer l’émergence de modèles économiquement viables sur Internet », et d’autre part pour « garantir l’accès de tous les citoyens, quelle que soit la forme de la presse, imprimée ou numérique, à une information diversifiée ». La priorité sera clairement accordée aux « projets mutualisés et technologiquement innovants », nous dit-on. Affaire à suivre.</div>
<div data-mce-style="text-align: justify;" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 15px; line-height: 23.25px; text-align: justify;">
<br /></div>
<h1 data-mce-style="text-align: justify;" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 26px; font-weight: normal; text-align: justify;">
<b>Manne publicitaire</b></h1>
<div data-mce-style="text-align: justify;" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 15px; line-height: 23.25px; text-align: justify;">
Quid de la publicité, qui a permis l’émergence d’une presse gratuite ? Edwy Plenel, cofondateur du site <em>Mediapart</em>, dénonce à ce sujet un double discours : « d'un côté, la presse a un coût, qui ne peut pas être nul pour celui qui la lit ; de l'autre, on impose la gratuité publicitaire car on considère que les gens ne veulent plus payer pour avoir de l'info, ce qui induit une logique destructrice pour le secteur. On privilégie l'info people, rapide, on ne relaie que les polémiques superficielles. On voit bien ici que la qualité de l'information produite n'est pas liée au support mais au modèle économique pour lequel on opte ».</div>
<div data-mce-style="text-align: justify;" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 15px; line-height: 23.25px; text-align: justify;">
<br /></div>
<div data-mce-style="text-align: justify;" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 15px; line-height: 23.25px; text-align: justify;">
Encadrée, la manne publicitaire demeure une solide alliée de nos journaux. Mais elle fond à vue d’œil. Sur internet, elle demeure insuffisante. Tandis que certains cèdent à la panique, d’autres ont fait le choix de s’en passer. « La publicité a longtemps pu financer le “bon” journalisme, ce n’est plus le cas aujourd’hui, estime Laurent Beccaria, éditeur de la revue <i>XXI</i>. Pour attirer la pub, la presse a obéi à des logiques marketing, et s’est décrédibilisée. On a cru que la pub allait financer le Web. Mais aujourd’hui, sur le Web, les modèles qui fonctionnement, sont ceux avec abonnement : <i>Mediapart</i>, <i>Arrêt sur images</i>... »</div>
<div data-mce-style="text-align: justify;" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 15px; line-height: 23.25px; text-align: justify;">
<br /></div>
<div data-mce-style="text-align: justify;" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 15px; line-height: 23.25px; text-align: justify;">
Encore faut-il avoir des contenus suffisants pour justifier le coût d’un abonnement. « Les gens ont faim de contenu de qualité », assure Laurent Beccaria. Alors autant sauter sur l’occasion ! L’historien de la presse Patrick Eveno rappelle à ce propos que le lecteur vote avec ses pieds : « il va au kiosque ou n'y va pas. Si on veut faire payer plus cher le papier, il faut vraiment en donner plus au lecteur ». La règle peut-elle aussi s’appliquer durablement aux contenus numériques ? La question reste en suspend, alors que se dessinent les nouveaux horizons de la presse d’information.</div>
<div data-mce-style="text-align: justify;" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 15px; line-height: 23.25px; text-align: justify;">
<br /></div>
<div data-mce-style="text-align: right;" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 15px; line-height: 23.25px; text-align: right;">
<b>Joseph Gynt</b></div>
<div data-mce-style="text-align: right;" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 15px; line-height: 23.25px; text-align: right;">
<b>Publié sur les Cahiers libres, le 22 janvier 2014.</b></div>
Anonymoushttp://www.blogger.com/profile/10787528405338444528noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7349160258614836100.post-68920990020441072042014-01-15T14:06:00.000+01:002015-07-06T14:10:16.506+02:00Du journalisme et des journalistes #2 : en quête d'objectivité<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://3.bp.blogspot.com/-cXgqZ4j72Bo/VZpvAv6BpXI/AAAAAAAAAGk/jDnvQQxevGM/s1600/journalisme2.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="http://3.bp.blogspot.com/-cXgqZ4j72Bo/VZpvAv6BpXI/AAAAAAAAAGk/jDnvQQxevGM/s1600/journalisme2.jpg" /></a></div>
<div class="excerpt" data-mce-style="text-align: justify;" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 15px; line-height: 23.25px; text-align: justify;">
<span class="run-in" style="letter-spacing: 0.1em; text-transform: uppercase;"><br /></span></div>
<div class="excerpt" data-mce-style="text-align: justify;" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 15px; line-height: 23.25px; text-align: justify;">
<span class="run-in" style="letter-spacing: 0.1em; text-transform: uppercase;">« LE JOURNALISME S’EST LAISSÉ ALLÉ À UNE SORTE DE DÉGÉNÉRESCENCE,</span> a un manque de conscience et d’énergie, et s’est rendu coupable de facilité », lançait Henri Pigeat, ancien président de l’AFP et aujourd’hui à la tête du CFJ (Centre de formation des journalistes), lors d’une conférence donnée aux Bernardins en novembre dernier, sur l’avenir du métier. Avec d’autres intervenants, il entendait dénoncer « l’institutionnalisation des médias », c’est-à-dire l’enlisement confortable des journalistes aux côtés des puissants. L’accusation n’est pas neuve, comme nous l’avons vu précédemment (<a data-mce-href="http://cahierslibres.fr/2014/01/du-journalisme-et-des-journalistes-1-nouvelle-epoque-vieilles-rancoeurs/" href="http://cahierslibres.fr/2014/01/du-journalisme-et-des-journalistes-1-nouvelle-epoque-vieilles-rancoeurs/" target="_blank">ici</a>). Mais elle refait violemment surface aujourd’hui, alors que le monde de la presse se trouve confronté à un double bouleversement, économique et technologique. Ainsi qu’à une perte terrible de crédibilité.</div>
<div class="excerpt" data-mce-style="text-align: justify;" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 15px; line-height: 23.25px; text-align: justify;">
<br /></div>
<h1 data-mce-style="text-align: justify;" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 26px; font-weight: normal; text-align: justify;">
Courbure d'échine</h1>
<blockquote style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 18px; font-style: italic;">
"Le journaliste doit être un voyou, un <i>maverick."</i></blockquote>
<div data-mce-style="text-align: justify;" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 15px; line-height: 23.25px; text-align: justify;">
Prenons, à titre d’exemple et de moyen à charge, l’affaire DSK. Pourquoi ce tremblement de terre médiatique a-t-il trouvé son épicentre aux Etats-Unis et non en France ? « J’avais tout en main avant que le scoop ne sorte, raconte le journaliste français Jean Quatremer. J’ai proposé à ma rédaction (<i>Libération</i>, alors dirigée par Laurent Joffrin) d’amener les oreilles et la queue de DSK sur un plateau, mais elle s’est opposée à un reportage, en prétextant que cela relevait de la vie privée. J’ai donc conseillé à mes sources de publier l’information dans les journaux américains, les seuls qui oseraient le faire » (L’enquête d’origine devait porter sur la relation de DSK avec l’économiste Piroska Nagy, avant l’affaire du Sofitel.). Nous connaissons la suite. Que restait-il de ce prétendu respect de la vie privée, une fois l’ancien boss du FMI redevenu un simple péquin aux poignés menottés ? Les journaux français ont failli deux fois : avant, en se taisant. Et après, en jouant les charognards.<br />
<br />
<a name='more'></a></div>
<div data-mce-style="text-align: justify;" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 15px; line-height: 23.25px; text-align: justify;">
<br /></div>
<div data-mce-style="text-align: justify;" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 15px; line-height: 23.25px; text-align: justify;">
Entre le respect dû à toute personne et la complicité passive, il y a une dangereuse courbure d’échine. « Il faut revenir aux origines du journalisme et se libérer des contrôles institutionnels », encourage Henri Pigeat. Jean Quatremer va plus loin, estimant que « le journaliste doit être un voyou. Un <i>maverick</i>. Quelqu’un d’incontrôlable. Si un politique me dit une chose en off et déclare son contraire en public, mon devoir est de le dénoncer ! » L’indépendance, assure-t-il, est dans la tête. « Après vingt-cinq ans dans ce métier, je peux vous dire qu’il y a des journalistes qui naissent couchés, et des journalistes qui mourront debout ». Or, tous doivent répondre à une exigence citoyenne : être debout en permanence (On pourrait se demander ici si les aides publiques distribuées à la presse ne participent pas à son institutionnalisation. Ce serait oublier un peu vite qu’elles ont vu le jour pour assurer une pluralité dans le paysage médiatique, comme le soulignait <a data-mce-href="http://cahierslibres.fr/2013/12/les-subventions-un-danger-pour-la-liberte-de-la-presse/" href="http://cahierslibres.fr/2013/12/les-subventions-un-danger-pour-la-liberte-de-la-presse/" target="_blank">Benoit</a> dans nos Cahiers. Qui dit soutien ne dit pas mainmise. En revanche, il est tout à fait légitime de remettre en cause l’efficacité du dispositif, comme nous le verrons prochainement).</div>
<div data-mce-style="text-align: justify;" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 15px; line-height: 23.25px; text-align: justify;">
<br /></div>
<h1 data-mce-style="text-align: justify;" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 26px; font-weight: normal; text-align: justify;">
Ni institution, ni simple citoyen</h1>
<blockquote style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 18px; font-style: italic;">
<div data-mce-style="text-align: justify;" style="text-align: justify;">
"Ils veulent cumuler tous les privilèges de l’autorité avec tous les droits de la liberté."</div>
</blockquote>
<div data-mce-style="text-align: justify;" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 15px; line-height: 23.25px; text-align: justify;">
L’institutionnalisation n’est pas le seul danger qui guette le monde de la presse. Tout en défendant farouchement son indépendance, celui-ci doit, en même temps, prendre conscience qu’il constitue, lui aussi, une puissance à part entière, un autre pouvoir. Et en tirer les conséquences. Dans ce jeu de funambule, toute chute est mortelle pour la profession. Voici ce qu’écrivait Charles Péguy, dès 1901 :</div>
<div data-mce-style="text-align: justify;" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 15px; line-height: 23.25px; text-align: justify;">
<br /></div>
<div data-mce-style="text-align: justify;" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 15px; line-height: 23.25px; text-align: justify;">
<i>« C’est le jeu ordinaire des journalistes que d’ameuter toutes les libertés, toutes les licences, toutes les révoltes, et en effet toutes les autorités, le plus souvent contradictoires, contre les autorités gouvernementales officielles. « Nous, simple citoyens », vont-ils répétant. Ils veulent ainsi cumuler tous les privilèges de l’autorité avec tous les droits de la liberté ».</i></div>
<div data-mce-style="text-align: justify;" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 15px; line-height: 23.25px; text-align: justify;">
<i><br /></i></div>
<div data-mce-style="text-align: justify;" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 15px; line-height: 23.25px; text-align: justify;">
Plus loin :</div>
<div data-mce-style="text-align: justify;" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 15px; line-height: 23.25px; text-align: justify;">
<br /></div>
<div data-mce-style="text-align: justify;" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 15px; line-height: 23.25px; text-align: justify;">
<i>« Quand un journalisme exerce dans son domaine un gouvernement de fait, quand il a une armée de lecteurs fidèles, quand il entraîne ses lecteurs par la véhémence, l’audace, l’ascendant, moyens militaires, par le talent, moyen vulgaire, par le mensonge, moyen politique, et ainsi quand le journaliste est devenu vraiment une puissance dans l’Etat, quand il a des lecteurs exactement comme un député a des électeurs, quand un journaliste a une circonscription lectorale, souvent beaucoup plus vaste et beaucoup plus solide, il ne peut pas venir ensuite nous jouer le double jeu ; il ne peut pas venir pleurnicher. Dans la grande bataille des puissances de ce monde, il ne peut pas porter des coups redoutables au nom de sa puissance et quand les puissances contraires lui rendent ses coups, dans le même temps, il ne peut pas se réclamer du simple citoyen. Qui renonce à la raison par l’offensive ne peut se réclamer de la raison pour la défensive » (De<i> la raison</i>, publié en 1901 dans les <i>Cahiers de la quinzaine.).</i></i></div>
<div data-mce-style="text-align: justify;" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 15px; line-height: 23.25px; text-align: justify;">
<i><i><br /></i></i></div>
<div data-mce-style="text-align: justify;" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 15px; line-height: 23.25px; text-align: justify;">
A la lumière de ces lignes, nous pouvons repenser, entre bien d'autres exemples, au comportement du site de presse Médiapart. Celui-ci a conduit en 2012 à la chute du ministre Cahuzac, en mettant à jour, à force d’investigation, ses comptes frauduleux. « Enfin des journalistes qui font leur travail ! », pouvions-nous nous réjouir. Même si la diffusion au compte goutte des informations, la manière de tenir le lectorat en haleine à coup de « nous avons tous les éléments pour penser que… » et les multiples passages des journalistes de la rédaction sur les plateaux télé, ont quelque peu gâchés la joie de voir se redorer le blason de la profession. En décembre dernier, Mediapart a été visé par un contrôle fiscal (lire <a data-mce-href="http://www.telerama.fr/medias/mediapart-rattrape-par-un-controle-fiscal-edwy-plenel-denonce-une-injustice,106558.php?xtatc=INT-41" href="http://www.telerama.fr/medias/mediapart-rattrape-par-un-controle-fiscal-edwy-plenel-denonce-une-injustice,106558.php?xtatc=INT-41" target="_blank">ici</a>). A tort ou à raison, Edwy Plenel, son cofondateur, a vite crié à l’injustice contre la presse en ligne. Après avoir « ameuté toutes les libertés, toutes les licences, toutes les révoltes », ne les enfouit-il pas sous les privilèges de son autorité ?<b> </b></div>
<div data-mce-style="text-align: justify;" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 15px; line-height: 23.25px; text-align: justify;">
<b><br /></b></div>
<h1 style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 26px; font-weight: normal;">
De la contemplation désintéressée à la connaissance perspective</h1>
<blockquote style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 18px; font-style: italic;">
<div data-mce-style="text-align: justify;" style="text-align: justify;">
"L’objectivité est une auto-discipline qui permet au journaliste de se mettre à la place de l’autre, au prix d’un effort de détachement par rapport à ses perceptions et ses convictions spontanées."</div>
</blockquote>
<div data-mce-style="text-align: justify;" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 15px; line-height: 23.25px; text-align: justify;">
Ce qui est demandé, ce qui est exigé du journaliste, ce n’est pas qu’il gueule avec ou contre les loups, mais qu’il aime la vérité. C’est l’objectivité. Bien sur, cette dernière notion est ambiguë, partagée entre l’idée de neutralité et celle d’honnêteté dans la recherche de la vérité, selon la formule d’Hubert Beuve-Méry, fondateur du <i>Monde</i>. Thomas Ferenczi, entré dans ce même journal en 1971, estime qu’il y a deux conceptions de l’objectivité : « d’un côté, la neutralité, le refus de prendre le risque de juger, le journalisme comme miroir de la diversité du réel ; et de l’autre ce que Nietzsche appelle, dans <i>La Généalogie de la morale</i>, la connaissance perspective et qu’il oppose à la contemplation désintéressée ».</div>
<div data-mce-style="text-align: justify;" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 15px; line-height: 23.25px; text-align: justify;">
<br /></div>
<div data-mce-style="text-align: justify;" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 15px; line-height: 23.25px; text-align: justify;">
Selon Nietzsche, « plus notre état affectif entre en jeu vis-à-vis d’une chose, plus nous avons d’yeux, d’yeux différents pour cette chose et plus sera complète notre notion de cette chose, notre objectivité ; mais éliminer en général la volonté, supprimer entièrement les passions, en supposant que cela fût possible : comment donc ? Ne serait-ce pas là châtrer l’intelligence ? ». Autrement dit, commente Ferenczi, « l’objectivité serait plutôt une auto-discipline qui permet au chercheur – ou au journaliste – de se mettre à la place de l’autre, au prix d’un effort de détachement par rapport à ses perceptions et ses convictions spontanées. »</div>
<div data-mce-style="text-align: justify;" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 15px; line-height: 23.25px; text-align: justify;">
<br /></div>
<div data-mce-style="text-align: justify;" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 15px; line-height: 23.25px; text-align: justify;">
<b>Le journaliste se retrouve donc à devoir autant lutter contre des puissances extérieures – le pouvoir politique, les lobbys – que des forces intérieures – ses « convictions spontanées », la tentation de rejoindre une pensée unique...</b> La situation actuelle ne doit pourtant pas nous faire désespérer de lui, car les défis qui se posent sont autant d’occasion de rebondir. D’où l’optimisme d’Henri Pigeat : « ce qui est formidable aujourd’hui, estime-t-il, c’est que l’on donne au journaliste la conscience de la permanence de son devoir, en plus d’exiger de lui qu’il soit créatif ! » A vos plumes, donc, amis journalistes. Vous êtes attendus.</div>
<div data-mce-style="text-align: right;" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 15px; line-height: 23.25px; text-align: right;">
<strong>Joseph Gynt</strong></div>
<div data-mce-style="text-align: right;" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 15px; line-height: 23.25px; text-align: right;">
<strong>Publié sur les <a href="http://cahierslibres.fr/2014/01/du-journalisme-des-journalistes-2-en-quete-dobjectivite/" target="_blank">Cahiers libres</a>, le 15 janvier 2014.</strong></div>
<div data-mce-style="text-align: left;" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 15px; line-height: 23.25px;">
<br /></div>
Anonymoushttp://www.blogger.com/profile/10787528405338444528noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7349160258614836100.post-12764492369460731982014-01-08T14:00:00.000+01:002015-07-06T14:09:56.284+02:00Du journalisme et des journalistes #1 : nouvelle époque, vieilles rancœurs<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://1.bp.blogspot.com/-HrRtffWhrU8/VZpuJ5KkPgI/AAAAAAAAAGc/P79_s9bh8Sc/s1600/Journalisme1.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="http://1.bp.blogspot.com/-HrRtffWhrU8/VZpuJ5KkPgI/AAAAAAAAAGc/P79_s9bh8Sc/s1600/Journalisme1.jpg" /></a></div>
<div class="excerpt" data-mce-style="text-align: justify;" dir="ltr" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 15px; line-height: 23.25px; text-align: justify;">
<em><span class="run-in" style="letter-spacing: 0.1em; text-transform: uppercase;"><br /></span></em></div>
<div class="excerpt" data-mce-style="text-align: justify;" dir="ltr" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 15px; line-height: 23.25px; text-align: justify;">
<em><span class="run-in" style="letter-spacing: 0.1em; text-transform: uppercase;">« ON CONDUIT AUJOURD’HUI LES LECTEURS COMME ON N’A PAS CESSÉ DE CONDUIRE LES ÉLECTEURS.</span> Beaucoup de journalistes, qui blâment avec raison la faiblesse des mœurs parlementaires, feraient bien de se retourner sur soi-même et de considérer que les salles de rédaction se tiennent comme les Parlements. Il y a au moins autant de démagogie parlementaire dans les journaux que dans les assemblées. Il se dépense autant d’autorité dans un comité de rédaction que dans un conseil des ministres ; et autant de faiblesse démagogique. Les journalistes écrivent comme les députés parlent. »</em></div>
<div class="excerpt" data-mce-style="text-align: justify;" dir="ltr" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 15px; line-height: 23.25px; text-align: justify;">
<em><br /></em></div>
<div data-mce-style="text-align: justify;" dir="ltr" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 15px; line-height: 23.25px; text-align: justify;">
Voilà un trait bien envoyé à nos chers « médias » ! <em>Libération</em>, <em>France Inter</em> et les autres… A tous ces « faiseurs d’opinion » qui, dit-on, jugent et donne le la de la symphonie française moderne depuis leurs salons parisiens. Toutes ces rédactions que l’on aime tant détester. Et qui, il faut bien le dire, nous en ont donné cette année quelques raisons. Oui mais voilà : ce trait, affuté et bienvenu, date de… 1901 ! Ecrit de la main de l’ami Charles Péguy, dans ses <em>Cahiers de la quinzaine</em> (dans <em>De la raison</em>). Il ne devait pas se douter que son « aujourd’hui » serait autant d’actualité, cent ans après sa mort.</div>
<div data-mce-style="text-align: justify;" dir="ltr" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 15px; line-height: 23.25px; text-align: justify;">
</div>
<a name='more'></a><br />
<div data-mce-style="text-align: justify;" dir="ltr" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 15px; line-height: 23.25px; text-align: justify;">
<br /></div>
<div data-mce-style="text-align: justify;" dir="ltr" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 15px; line-height: 23.25px; text-align: justify;">
<strong>De même, Emile Zola dénonçant le « flot déchainé de l’information à outrance »</strong> ne projetait pas ses peurs sur l’avenir médiatique pour le siècle d’après lui. Dans un essai sur <em>L’éthique des journalistes au XIXème siècle</em>, Thomas Ferenczi, directeur adjoint de la rédaction du Monde, note que Zola s’inquiétait dès 1888 de la « fièvre d’informations qui caractérise la presse moderne ». Pour lui, la presse, présentait déjà des aspects négatifs : « le sensationnalisme, le retentissement donné aux moindres faits, cette perpétuelle agitation qui fait qu’on n’a plus le temps de réfléchir, de penser ». Zola stigmatisait encore, dans un article du <em>Figaro</em> de 1897, « la basse presse en rut, battant monnaie avec les curiosités malsaines ». D’autres que lui : « un amas informe, indigeste, de petits faits qui tombent les uns par-dessus les autres »… Rien n’aurait donc changé depuis la naissance du journalisme moderne ? Selon l’universitaire Adeline Wrona, « les contemporains ont toujours l’impression que les journalistes de leur époque sont pires que les précédents ».</div>
<div data-mce-style="text-align: justify;" dir="ltr" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 15px; line-height: 23.25px; text-align: justify;">
<br /></div>
<div data-mce-style="text-align: justify;" dir="ltr" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 15px; line-height: 23.25px; text-align: justify;">
Intervenant à ses côtés lors d’une conférence aux Bernardins, le 19 novembre dernier, son collègue Alexis Lévrier ((Tous les deux ont publié cette année un ouvrage consacré à l’histoire du journalisme : "<em>Matière et esprit du journal, du Mercure Gallant à Twitter"</em>, chez Pups.)) faisait remarquer que « chaque révolution technologique est l’occasion de mettre en cause les liens entre le pouvoir politique et médiatique ». Aujourd’hui, internet, les réseaux sociaux… Hier, le passage d’une presse d’opinion à une presse d’information, les innovations de l’imprimerie, l’arrivée de la photographie… Aujourd’hui, le « politiquement correct », les accointances gouvernementales, les silences institutionnalisés sur les travers de nos politiques, et l’uniformisation de l’information. Hier, la corruption des journalistes, comme dénoncée lors du scandale de Panama, la collusion des intérêts, flagrante dans l’affaire Dreyfus…</div>
<div data-mce-style="text-align: justify;" dir="ltr" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; line-height: 23.25px; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><br /></span></div>
<div data-mce-style="text-align: justify;" dir="ltr" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; line-height: 23.25px; text-align: justify;">
<strong><span style="font-size: large;">« La vérité, rien que la vérité »</span></strong></div>
<div data-mce-style="text-align: justify;" dir="ltr" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 15px; line-height: 23.25px; text-align: justify;">
<strong><br /></strong></div>
<div data-mce-style="text-align: justify;" dir="ltr" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 15px; line-height: 23.25px; text-align: justify;">
Cette dernière affaire a marqué une rupture sans précédent dans la manière de faire du journalisme. En effet, face à la presse anti-dreyfrusarde, que l’auteur du « <em>J’accuse</em> » nomme « la presse immonde », presse manipulée par l’état-major français, s’est développé une presse d’investigation, en recherche de « vérité objective ». « Certes, nuance Thomas Ferenczi, les articles de Zola, de Clemenceau ou de Jaurès ne correspondent pas à l’idée qu’on se fait aujourd’hui de l’objectivité. Ils expriment des convictions fortes, c’est-à-dire des subjectivités assumées. Mais ils manifestent aussi, par rapport au journalisme dominant, une volonté de rompre avec les habitudes d’une presse qui obéit à deux grandes motivations, le parti-pris politique et le calcul commercial. Une presse, écrit Zola dans le <em>Figaro</em> du 1er décembre 1897, où se mêlent les passions et les intérêts les plus divers. Les passions, c’est-à-dire le sectarisme qui aveugle, et les intérêts, c’est-à-dire le racolage qui fait vendre ».</div>
<div data-mce-style="text-align: justify;" dir="ltr" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 15px; line-height: 23.25px; text-align: justify;">
<br /></div>
<div data-mce-style="text-align: justify;" dir="ltr" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 15px; line-height: 23.25px; text-align: justify;">
Ferenczi raconte encore que, dans un livre sur le journalisme publié en 1892, Eugène Dubief oppose, aux deux extrêmes, le journaliste qui « monnaye le scandale » et qui est « en quête d’histoires louches » à celui qui « s’est fait journaliste comme il se serait fait apôtre » et dont le rêve est « l’éducation politique, économique, artistique, morale de ceux qui lisent ». « Quel sera, demande Eugène Dubief, le journal digne de ce journaliste ? Ce sera celui qui aime son parti mais plus encore l’impartialité et qui a pour consigne « la vérité, rien que la vérité », qui la dit même à ses amis, surtout à ses amis ».</div>
<div data-mce-style="text-align: justify;" dir="ltr" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 15px; line-height: 23.25px; text-align: justify;">
<br /></div>
<div data-mce-style="text-align: justify;" dir="ltr" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 15px; line-height: 23.25px; text-align: justify;">
Une consigne qui rejoint le fameux précepte d’Albert Londres (1884-1932) : « notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie ».</div>
<div data-mce-style="text-align: justify;" dir="ltr" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 15px; line-height: 23.25px; text-align: justify;">
<br /></div>
<div data-mce-style="text-align: justify;" dir="ltr" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 15px; line-height: 23.25px; text-align: justify;">
<strong>Quelle leçon avons nous tiré de l’expérience de nos aïeux ?</strong> Nous verrons dans de prochains chapitres que le phénomène d’institutionnalisation de la presse française nuit encore et toujours. Combien il est toxique et freine les innovations, autant qu’il trahit les exigences du métier. Mais nous soulignerons aussi qu’il ne faut pas désespérer de la presse d’information. Depuis l’aurore du journalisme, il s’est toujours trouver des amoureux de la lettre et de la vérité pour redresser la barre d’une barque sans cesse tentée par la dérive. Aujourd’hui encore, aujourd’hui surtout où il faut à la presse relever le défi d’internet, le champ des possibles est immense. Le journalisme doit se réinventer. Et les journalistes, se retrouver. Une fois de plus.</div>
<div data-mce-style="text-align: justify;" dir="ltr" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 15px; line-height: 23.25px; text-align: justify;">
<br /></div>
<div data-mce-style="text-align: right;" dir="ltr" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 15px; line-height: 23.25px; text-align: right;">
<strong>Joseph Gynt</strong></div>
<div data-mce-style="text-align: right;" dir="ltr" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 15px; line-height: 23.25px; text-align: right;">
<strong>Publié sur les <a href="http://cahierslibres.fr/2014/01/du-journalisme-et-des-journalistes-1-nouvelle-epoque-vieilles-rancoeurs/" target="_blank">Cahiers libres</a>, le 8 janvier 2014.</strong></div>
<div data-mce-style="text-align: left;" dir="ltr" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; font-size: 15px; line-height: 23.25px;">
<br /></div>
Anonymoushttp://www.blogger.com/profile/10787528405338444528noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7349160258614836100.post-85835616634168329772013-10-15T17:05:00.000+02:002015-07-02T17:22:24.804+02:00Une île de la tentation pour Nouvelles de France<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://3.bp.blogspot.com/-JUi5tkDC6OE/VZVTYcpzvRI/AAAAAAAAAFQ/baj1yEt1m_I/s1600/ile-tentation-2.png" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="http://3.bp.blogspot.com/-JUi5tkDC6OE/VZVTYcpzvRI/AAAAAAAAAFQ/baj1yEt1m_I/s1600/ile-tentation-2.png" /></a></div>
<br />
<br />
<blockquote style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; font-style: italic;">
<div data-mce-style="text-align: justify;" dir="ltr" style="text-align: justify;">
"Il n'est pas donné à l'homme de se faire un autre berceau" (Charles Péguy)</div>
</blockquote>
<div class="excerpt" data-mce-style="text-align: justify;" dir="ltr" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; line-height: 23.25px; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;">On pourrait croire à un gag,</span> à un premier avril à l’automne signé Nouvelles de France (NDF). Mais cette revue du web est décidément plus habituée à susciter la grimace que le rire... La raison de cet éventuel et légitime fourvoiement ? Un <a data-mce-href="http://www.ndf.fr/poing-de-vue/10-09-2013/cest-parti-nouvelle-isle-france" href="http://www.ndf.fr/poing-de-vue/10-09-2013/cest-parti-nouvelle-isle-france" target="_blank">article</a> marquant le lancement d’un projet de recherche, puis d’achat d’une île pour en faire un <em>« Etat souverain »</em> et <em>« assumer notre identité française, économiquement libérale mais socialement conservatrice »</em> (sic).</div>
<div class="excerpt" data-mce-style="text-align: justify;" dir="ltr" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; line-height: 23.25px; text-align: justify;">
<br /></div>
<div data-mce-style="text-align: justify;" dir="ltr" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; line-height: 23.25px; text-align: justify;">
<strong>NDF prônant l’émigration ?</strong> Ne riez pas. L’idée fait son chemin depuis plusieurs mois chez ses contributeurs. Un <a data-mce-href="http://nouvelleisledefrance.ch/accueil.php" href="http://nouvelleisledefrance.ch/accueil.php" target="_blank">site</a> internet a même vu le jour pour recueillir les premières inscriptions/souscriptions. «<em> Où trouver la liberté perdue, de vivre dans une société qui valorise ce qui est valeur? »</em>, se demandent les administrateurs du site. Leur réponse : <em>« ailleurs, indéniablement. Et pourquoi pas sur une île, un peu en retrait de ce monde ? S'organiser par-delà les mers en une microsociété, non pas refermée sur elle-même, mais qui, de par ses principes simples, nobles et solides, pourra rayonner ». </em><em>« Peut-être est-il nécessaire que la graine meure pour renaître »</em>, ajoutent-ils, comme s’il leur appartenait d’en décider.</div>
<div data-mce-style="text-align: justify;" dir="ltr" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; line-height: 23.25px; text-align: justify;">
<br />
<a name='more'></a></div>
<div data-mce-style="text-align: justify;" dir="ltr" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; line-height: 23.25px; text-align: justify;">
Les penseurs de ce projet se défendent de tout repli sur soi. Faut rayonner, disent-ils. Mais plutôt que de rayonner au cœur du monde, ils souhaitent établir une base arrière. Parce que <em>« l’ennemi – l’oligarchie – doit être pris en tenaille »</em>. Et en maîtres de guerre, ils lancent leur appel du 18 juin : <em>« nous appelons les français à continuer la France : ailleurs, dès maintenant, en conservant la nationalité française afin de continuer à peser/résister ici ». </em></div>
<div data-mce-style="text-align: justify;" dir="ltr" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; line-height: 23.25px; text-align: justify;">
<em><br /></em></div>
<div data-mce-style="text-align: justify;" dir="ltr" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; line-height: 23.25px; text-align: justify;">
On peut comprendre le plaisir intellectuel qu’il y a à réinventer hymnes et blasons au zinc d’un bistrot. En lisant Eric Martin, rédacteur en chef de NDF, on découvre que le fantasme dépasse la gentille discussion de comptoir : <em>« imaginez le confort moral si, comme les musulmans conservateurs avec l’oumma ou les juifs conservateurs avec Israël, bien que Français et vivant en France, nous disposions d’une seconde patrie où nos valeurs ne sont pas et ne seront jamais bafouées »,</em> écrit-il. De là née la tentation d’une île.<br />
<br /></div>
<h2 style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; line-height: 23.25px; text-align: justify;">
<strong>A vendre : 4 000 ha avec vue sur mer, 11,5 M$</strong></h2>
<div data-mce-style="text-align: justify;" dir="ltr" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; line-height: 23.25px; text-align: justify;">
Bien joli de rêver l’oumma chrétienne ou une franchouillarde Israël, mais comment y parvenir ? Facile : <em>« nous proposons l’acquisition de la propriété d’une île peu ou pas habitée dans un pays soit favorable au principe de la vente de la souveraineté, soit acculé financièrement et à qui nous proposerions de se délester d’un tout petit morceau de son territoire contre une somme d’argent »</em>. En d’autres termes, il se trouvera bien un peuple dans le besoin, prêt à vendre à bas prix quelques terres pour assouvir d’occidentales ambitions : le Portugal, la Grèce, les Fidji… <em>« Nous avons notamment remarqué Tikina-I-Ra, dans le sud Pacifique, dont la propriété est proposée à la vente 11,5 millions de dollars pour plus de 4 000 hectares vierges »</em>. A prendre, ou à laisser.</div>
<div data-mce-style="text-align: justify;" dir="ltr" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; line-height: 23.25px; text-align: justify;">
<br /></div>
<div data-mce-style="text-align: justify;" dir="ltr" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; line-height: 23.25px; text-align: justify;">
Désintéressons nous avec NDF du sort des autochtones et imaginons un instant qu’une telle acquisition se réalise. A quoi pourrait alors ressembler cette "Nouvelle Isle de France" ? À une <em>« petite France prospère et traditionnelle, patrie de cœur de tous les conservateurs amoureux de la France du monde où le peuple déciderait vraiment »</em>, nous répond-on, des étoiles dans les yeux. Voilà. Ce que veulent ces durs-rêveurs, ce n’est pas un pays fait d’histoire, pas une nation faite d’hommes, mais une idée. Et une idée qui sent bon la schlague ! En effet, Eric Martin propose d’organiser cette société autour de cinq points fondamentaux, <em>« à déterminer puis à formuler correctement »</em>, précise-t-il. En gros : la défense de la vie, du mariage religieux (le civil disparaissant), de la famille naturelle, de la liberté d’éducation et de la liberté d’entreprise. Plutôt bien, dit comme ça. Si ce n’est que toute déviance conduirait à chasser <em>« de facto »</em> l’outrecuidant. Cohérent, peut-être. Cela porte un nom : dictature. Pour des gars ne souhaitant pas<em> « refaire les mêmes erreurs que celles du passé »</em> et qui se revendiquent <em>« amoureux de la liberté »</em>, selon leurs propres termes, prôner à la fois l’oumma et l’Etat d’Israël tout en rêvant de totalitarisme relève d’une gymnastique intellectuelle qui force le respect. Mais peut-être n’avons-nous pas en tête les mêmes <em>« erreurs du passé »</em>…</div>
<div data-mce-style="text-align: justify;" dir="ltr" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; line-height: 23.25px; text-align: justify;">
<br /></div>
<div data-mce-style="text-align: justify;" dir="ltr" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; line-height: 23.25px; text-align: justify;">
Je note au passage cette référence historique, osée dans l’une des tribunes de NDF (<a data-mce-href="http://www.ndf.fr/identite/16-04-2013/la-france-louis-de-bonald-et-lemigration-la-vraie-patrie" href="http://www.ndf.fr/identite/16-04-2013/la-france-louis-de-bonald-et-lemigration-la-vraie-patrie" target="_blank">celle-ci</a>) : l’auteur prend l’exemple des nobles émigrés pendant la révolution française comme preuve du <em>« vrai patriotisme »</em>, parce qu’ils sont partis préserver leur modèle social outre-manche. Je retiens quant à moi le combat de ceux qui n’ont pas eu, ou fait, le choix de l’exil, et qui sont morts d’avoir cru aux promesses de soutien de cette aristocratie fuyarde. <em>« Ces émigrés-là, souffrant d’un mal du pays à force de vivre dans des cultures étrangères à leur esprit français, sont rentrés – un peu tôt sans doute pour nombre d’entre eux – et n’ont pas été victorieux sur tous les plans »</em>, note l’auteur. Ils sont en tout cas rentrés assez tard pour ne pas avoir à mêler leur sang avec celui des paysans, dans les eaux de la Loire ou les champs du bocage. Fin de la parenthèse historique.<br />
<br /></div>
<h2 style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; line-height: 23.25px; text-align: justify;">
<em><strong>« Serez-vous de l’aventure ? »</strong></em></h2>
<div data-mce-style="text-align: justify;" dir="ltr" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; line-height: 23.25px; text-align: justify;">
<em> « Si vous trouvez cette idée folle – c’est votre droit, pas la peine de nous le dire… Nous le savons déjà »</em>, ironise Eric Martin. Mais Monsieur, si votre idée n’était que folle, elle pourrait être belle.</div>
<div data-mce-style="text-align: justify;" dir="ltr" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; line-height: 23.25px; text-align: justify;">
<br /></div>
<div data-mce-style="text-align: justify;" dir="ltr" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; line-height: 23.25px; text-align: justify;">
Comme une petite tape sur l’épaule du frère un peu trop rêveur, vos <em>« confrères et amis »</em> de la gazette en ligne <a data-mce-href="http://www.lerougeetlenoir.org/les-controverses/la-nouvelle-isle-de-france-doit-etre-a-l-image-de-la-nouvelle-israel" href="http://www.lerougeetlenoir.org/les-controverses/la-nouvelle-isle-de-france-doit-etre-a-l-image-de-la-nouvelle-israel" target="_blank">Le Rouge et le Noir</a>, vous mettent en garde :<em> « la Nouvelle Isle de France ne pourra fleurir ni porter le moindre fruit si elle ne naît au sein même de l’ancienne Île-de-France, si elle n’en confirme et renouvelle la fonction de cœur vivant de la nation française, si elle n’investit l’héritage de cathédrales, d’emblèmes et de champs de bataille légué par les siècles, si elle n’œuvre pas, comme la longue suite de nos prédécesseurs, au perfectionnement du legs français de toute antiquité dans le devenir perpétuel de la Création ».</em></div>
<div data-mce-style="text-align: justify;" dir="ltr" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; line-height: 23.25px; text-align: justify;">
<em><br /></em></div>
<div data-mce-style="text-align: justify;" dir="ltr" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; line-height: 23.25px; text-align: justify;">
Je souscris à cette remontrance, bien que ma tape se veuille moins amicale. <em>« Serez-vous de l’aventure ? »</em>, nous demandez-vous. Non point. La nôtre, d’aventure, nous accapare trop. Nous vous laisserons donc filer à l’anglaise, nous qui avons choisi le bocage.<br />
<br /></div>
<div data-mce-style="text-align: right;" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; line-height: 23.25px; text-align: right;">
<strong>Joseph Gynt</strong></div>
<div data-mce-style="text-align: right;" style="color: #333333; font-family: 'PT Serif', Georgia, Cambria, 'Times New Roman', Times, serif; line-height: 23.25px; text-align: right;">
<strong>Article publié sur les Cahiers libres, le 15 octobre 2013</strong></div>
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