lundi 11 juin 2012

Peer Gynt chemine au Grand Palais


C’est l’histoire d’une vie d’homme, dans ses petites lâchetés et ses grandes folies. C’est le récit des soifs d’aventure, une quête de liberté et de sens : celle de Peer Gynt, héros du conte philosophique imaginé par le norvégien Henrik Ibsen. Une histoire « qui n’est ni exemplaire ni édifiante, qui n’est universelle que par son caractère humble et complexe », commente Eric Ruf, metteur en scène de cette pièce qui s'est joué ce printemps à Paris. 

Un départ 
Peer Gynt a 20 ans, rêve de gloire et s’ennuie dans son village du fond de la campagne norvégienne. Fantasque, mythomane, querelleur et vantard, il s’attire les foudres de sa mère et les moqueries des villageois. Ayant séduit, puis déshonoré une future mariée le jour de ses noces, il se voit obligé de quitter le pays. Il le fera avec le sourire, direction les montagnes, puis les continents lointains. Solveig, jeune femme pure et timide, qu’il aime et qui l’aime en retour, le laisse partir. Son Peer Gynt à besoin de cheminer. Elle l’attendra, le temps qu’il faudra.

jeudi 31 mai 2012

« Un Dieu donc pas de maître », ou le retour des anarchistes chrétiens


Dans « L’Anarchisme chrétien », publié aux éditions de L’œuvre, Jacques de Guillebon et Falk van Gaver nous emmènent aux sources d’un courant de pensée méconnu, qui pose le Christianisme comme seule réponse possible aux désirs de justice et de vérité des anarchistes. Analyse.

jeudi 24 mai 2012

Amédée veut mourir

Il y a, sur un lit d’hôpital, une carcasse immobile qui enferme Amédée. Amédée à vingt ans. Il est prisonnier d’une pièce carrée et d’un corps qui ne lui répond plus. Quand Amédée hurle, on ne voit que ses yeux qui s’agitent. Quand Amédée bondit, on ne sent que ses doigts se crisper. De tout son être, Amédée hurle et bondit. Ses yeux s’agitent et ses doigts se crispent. Rien de plus.

vendredi 13 avril 2012

Le jour où Philippe Poutou est devenu Président


Nous sommes le mercredi 16 mai 2012. L’été est arrivé tôt cette année. Le soleil brille sur la capitale alors qu’un petit homme discret aux cheveux gris en bataille, fraîchement rasé, en chemise col mao et les manches du pull-over remontées, descend timidement la rue du Faubourg Saint-Honoré. Derrière lui, ses copains de l’usine Ford de Blanquefort l’accompagnent, riant fort et parlant haut. Le petit groupe évite machinalement le trottoir longeant le palais de l’Elysée, gardé par des hommes en uniforme. Arrivés à hauteur de la grande grille marquant l’entrée de la résidence des chefs d’Etat français, ils traversent la rue. Et au gendarme venu au devant de cet étrange cortège, le meneur répond, en s’excusant presque : « ben, euh… C’est que c’est chez moi maintenant ! » Le gradé de l’ère sarkozienne devra s’y faire, Philippe Poutou est le nouveau Président de la République. Sous le képi et malgré l’impartialité que lui impose sa fonction, le gendarme se demande encore comment son pays en est arrivé là…

lundi 2 janvier 2012

Ce qu'il faut de lointain





"Et mon Dieu tant mieux si la route est longue, 
tu a mis devant moi ce qu'il faut de lointain".

(Jacques Dary, Compostelle, Carnet d'un pèlerin)


dimanche 1 janvier 2012

ET BONNE ANNÉE !


« Est-il rien de plus agréable en ce bas monde que de s’asseoir, avec trois ou quatre vieux camarades, devant une table bien servie, dans l’antique salle à manger de ses pères ; et là, de s’attacher gravement la serviette au menton, de plonger la cuiller dans une bonne soupe aux queues d’écrevisses qui embaume, et de passer les assiettes en disant : « Goûtez-moi cela mes amis, vous m’en donnerez des nouvelles ». (…) Et quand, à la cinquième ou sixième bouteille, les figures s’animent, quand les uns éprouvent tout à coup le besoin de louer le Seigneur (…) quand d’autres parlent de chasse, d’autres de musique, tous ensemble en s’arrêtant de temps en temps pour éclater de rire : c’est alors que la chose devient tout à fait réjouissante, et que le paradis, le vrai paradis, est sur la terre. »

(Erckmann-Chatrian, l’Ami Fritz)

vendredi 30 décembre 2011

2011 et les esquisses de liberté

En 2011, la Statue de la Liberté, symbole de l'émancipation vis-à-vis de l'oppression, fêtait ses 125 ans. Le bras toujours levé au dessus des berges de l’Hudson, pour éclairer jusqu’à l’autre bout du monde où d’autres statues tombaient, dans un long printemps arabe. Ouvrant la « chasse aux dictateurs », la Tunisie et l’Egypte ont organisé, avec le Maroc, les premières élections libres de leur histoire, tandis que la Libye découvrait la liberté et la Syrie, à leur suite, son prix. Derrière ce vent populaire et puissant, la chute des régimes forts a vite fait place à la menace d’un « hiver islamiste ». Aux médias internationaux qui n'ont semblé voir les révolutions arabes qu'en noir et blanc, les populations locales renvoient, en cette fin d’année, un gris sombre et nuancé, entre le soulagement des libertés retrouvées et les incertitudes de l’avenir. Partout, les loups rodent et l'accélération de l'exode des chrétiens d’orient est un signal d'alarme que trop peu, dans la communauté internationale, acceptent d'entendre.