lundi 28 novembre 2011

Dagerman l’inconsolable


Il y a 57 ans, le 4 novembre 1954, s’éteignait Stig Dagerman, écrivain et journaliste suédois. Parmi ses œuvres, un essai sur la liberté, le pardon et le désir de vie ; une réflexion poétique sur notre besoin de consolation.



 « Notre besoin de consolation est impossible à rassasier ». Le titre sonne comme un aveu d'impuissance, ou un constat libérateur. Sous la couverture, vingt-quatre pages pour percer à jour ce mystère de l'Homme, tenter de comprendre sa soif. Il n'est pas besoin de beaucoup de lignes pour exprimer une vérité qui touche les coeurs. Il faut être juste, honnête et brillant dans l'écriture. Ce qu'était assurément l'auteur de ce livre, Stig Dagerman, écrivain et journaliste suédois né en 1923.


La quête
Les premiers mots sont lâchés comme un constat froid et lucide, point de départ d'une réflexion dont l’auteur lui-même ne semble pas savoir jusqu'où elle mènera : « je suis dépourvu de foi et ne puis donc être heureux... » De là, il déroule le fil de ses pensées dans une démonstration logique et poétique. Pas vraiment croyant, refusant « la fureur bien déguisée du sceptique, les ruses de Sioux du rationaliste ou la candeur ardente de l'athée », il cherche des réponses au questionnement de son âme, à un besoin criant de consolation et son désir de liberté :

« Pour moi, il ne suffit pas de savoir que, puisque nous ne sommes pas libres de nos actes, tout est excusable. Ce que je cherche, ce n’est pas une excuse à ma vie mais exactement le contraire d’une excuse : le pardon. L’idée me vient finalement que toute consolation ne prenant pas en compte ma liberté est trompeuse, qu’elle n’est que l’image réfléchie de mon désespoir. »